Depuis mercredi 20 novembre, les camionneurs camerounais refusent de passer la frontière centrafricaine et desservir Bangui. Un mouvement de mécontentement déclenché après la mort de l'un de leurs compatriotes, sur la route, la semaine dernière. Après les appels des transporteurs pour une intervention du Premier ministre camerounais, le ministre camerounais des Affaires étrangères Lejeune Mbella Mbella a fait le déplacement à Bangui pour porter un message au président centrafricain Faustin Archange Touadera.
Alors que les détails de cette tentative de désamorcer les tensions ne sont pas connus, l'enquête pour élucider les circonstances du décès « est en cours », assurent les autorités centrafricaines. La section des recherches et d'investigation de Bangui, selon son rapport rendu public, s'est déplacée sur les lieux lundi 18 novembre, juste après les faits. L'équipe d'enquête y est restée pendant environ 1h30, selon son compte rendu.
Selon le document, les paramilitaires russes sécurisaient un convoi de camions en provenance de la frontière lorsqu'il aurait été attaqué sur la route à proximité de la ville de Boali. « Les auteurs ne sont pas identifiés », indique le document.
« Responsabilité directe des paramilitaires russes »
Plusieurs syndicats de transporteurs camerounais pointent, quant à eux, la responsabilité directe des éléments russes dans la mort de leur collègue.
Dans un communiqué, le ministre centrafricain des Transports Gontran Djono Ahaba a présenté ses condoléances aux proches du chauffeur et à tous les conducteurs routiers. Il assure que « l'organisation de la sécurité des conducteurs et des marchandises voyageant sur le corridor Doula-Bangui est une priorité pour le gouvernement centrafricain. »
Les syndicats des chauffeurs se plaignent de difficultés récurrentes sur cette route, malgré la taxe de convoyage de 25 000 francs CFA par trajet et par camion qu'ils acquittent. Ils dénoncent également des tracasseries en provenance des éléments censés les sécuriser.
Le corridor Douala-Bangui est la voie principale de ravitaillement de la capitale centrafricaine. Celle-ci importe massivement, depuis le Cameroun, notamment des carburants et des denrées alimentaires.