La représentation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en République du Congo a sensibilisé, le 25 novembre, à Brazzaville les étudiants aux méfaits des cancers du sein et de la prostate.
L'initiative intègre les actions du mois d'octobre rose et de novembre bleu. C'est ainsi au cours de ces mois que le ministère de la Santé et le Bureau-pays de l'OMS multiplient des campagnes de communication et collectent des fonds pour soutenir la recherche, accompagnent des malades, promeuvent la prévention précoce, les dépistages et encouragent les femmes et hommes à consulter des médecins fréquemment.
Les cancers du sein et de la prostate sont parmi les plus courants dans le monde, notamment au Congo. Bien que des progrès aient été réalisés dans le diagnostic et le traitement, une grande partie des cas, notamment dans les pays à faibles revenus comme le Congo, sont détectés tardivement. La sensibilisation a donc pour but de promouvoir la détection précoce, le diagnostic rapide et l'accès aux soins afin de réduire les taux de mortalité.
Selon le registre des cancers du Congo, le taux de mortalité pour les cancers du sein est estimé à 34,1% soit mille sept-cent trente-deux décès enregistrés. « Quand les cancers du sein sont dépistés tôt, le malade a plus de chance de guérison. Les cancers tuent plus que le sida, le paludisme... et sont les maladies très insidieuses et ne sont pas contagieuses », a indiqué le Pr Judith Nsondé Malanda, chef de service cancérologie au CHU de Brazzaville.
Elle a conseillé l'autopalpation des seins, une méthode que les femmes peuvent utiliser pour surveiller la santé de leurs seins et détecter d'éventuelles anomalies, tels que des bosses, des douleurs, ou des changements dans la texture de la peau. Bien qu'il ne remplace pas les examens médicaux comme la mammographie ou l'échographie, l'auto-examen est une bonne habitude pour être consciente de l'état de ses seins. La mammographie est aussi un examen médical de l'imagerie utilisé pour examiner les seins. Elle est utilisée pour dépister et diagnostiquer des anomalies mammaires, comme des masses, des calcifications ou d'autres signes de cancer du sein.
Pour le cancer de la prostate, le Dr Stéphane Siméon Moubié, cancérologue à l'hôpital centrale des armées Pierre-Mobengo, a averti que le risque est généralement observé à partir de quarante ans, avec des signes comme l'apparition de gouttes de sang dans les urines et dans les spermes. « Nous disons que le cancer de la prostate n'est pas à assimiler avec la prostatite qui est une inflammation de la prostate. Elle peut être chronique ou aiguë. Une prostatite infectieuse peut être décelée avec le test de Meares et Stamey. Nous conseillons aux hommes une alimentation saine et une prise non exagérée de l'alcool », a suggéré le Dr Stéphane Siméon Moubié.
Dans le cadre de la lutte contre les deux fléaux, les actions entreprises par l'OMS-Congo parmi lesquelles l'élaboration d'un plan stratégique, la mise en place des sites de dépistage rapide, la diffusion d'informations sur les symptômes des cancers, les méthodes de dépistage comme la mammographie pour le cancer du sein et le test de l'antigène spécifique de la prostate pour celui de la prostate, les conseils sur les habitudes de vie saines pour réduire le risque de développer ces maladies.
A la faveur de cette séance de sensibilisation des étudiants, le représentant par intérim de l'OMS-Congo, Vincent Dossou Sodjinou, a préconisé la solidarité et la création d'un environnement de soutien pour les personnes touchées par ces maladies, tout en mettant en avant l'importance du dépistage précoce, le suivi médical régulier, la pratique régulière de l'activité sportive et une alimentation saine.