Réputée pour ses performances financières, la FTF est aujourd'hui une institution en faillite et qui traîne un déficit de plus de 8 millions de dinars. D'une institution qui vivait avec un excédent continu et une indiscutable capacité d'autofinancement, étayée par la dotation de la Coupe du monde en premier lieu et aussi par des contrats intéressants de sponsors solides, on est passé à une structure limite insolvable et aux dettes cumulées. Ceci s'est remarqué même avant l'incarcération de l'ex-président de la FTF, c'est-à-dire après le Mondial qatari. C'est la date référence qui doit être explicitée pour mieux comprendre le naufrage financier de la FTF. Après cette date, on commence à entendre parler de grosses dettes impayées envers les arbitres et d'autres prestataires de services et fournisseurs.
Et le Comité de normalisation débarqué fin août a opéré sur fond de grand et même colossal déficit financier qui se concrétise tout simplement par une incapacité à payer en liquide les différents besoins de fonctionnement de la FTF. Cela demande bien évidemment un audit approfondi et qui répond à toute cette ambiguïté autour de la FTF. Pourquoi est-on passé en quelques années d'une fédération «rentable» et excédentaire à une institution déficitaire?
Cet audit doit être fait en pleine coordination avec la Fifa, mais toujours en étant maître de la situation, côté tunisien.Seul un examen minutieux des différents états financiers et comptes de la FTF durant 10 ans va nous permettre de comprendre pourquoi l'on est arrivé là.
Ou bien la FTF s'est engagée dans de gros chantiers et dépenses considérables sans que les revenus n'aillent avec (droits TV impayés, cotisations et licences non honorées, sponsoring affecté par la crise du Covid après 2020), ou bien la FTF était déjà déficitaire et que l'on a procédé à l'intox sur sa santé financière avec aussi des soupçons de dépassements (qui doivent être argumentés par l'audit) . Tout ça doit être élucidé avant de confier les commandes au nouveau bureau élu. La FTF est actuellement dans un état qui n'est pas loin de celui d'avant les élections 2012 quand elle tournait avec un déficit qui avoisinait les 12 millions de dinars.