Un simple retard dans le calendrier ou un malaise plus profond ? L'examen du dossier de Madagascar par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) n'est toujours pas inscrit à l'agenda de cette instance. Pourtant, le Projet de loi de finances initiale pour 2025 (PLFI), dans le dernier paragraphe de son exposé des motifs, indique que « Madagascar bénéficiera de financements du FMI dans le cadre du programme soutenu par la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et par la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Selon le calendrier des décaissements et des revues des accords dans le cadre de ce programme, des financements totalisant 1 100,4 milliards d'ariary sont attendus en 2025, dont 72,7 millions de DTS au titre de la FEC et 101,8 millions de DTS au titre de la FRD ».
Alors que des accords ont été conclus entre le FMI et d'autres pays africains, tels que le Togo, l'Union des Comores ou la Côte d'Ivoire, après les missions de revue de ces deux programmes dans le cadre de la consultation de l'Article IV du FMI, permettant ainsi leur présentation au Conseil d'administration, Madagascar n'a pas encore eu ce privilège. Même pour les premiers jours de décembre, l'agenda reste dominé par les sujets d'autres pays membres.
Le rapport de fin de mission de revue dirigée par Frédéric Lambert du 30 septembre au 11 octobre, a émis des recommandations importantes, qualifiées de « repères structurels ». Il est ainsi attendu du gouvernement malgache : « Une réduction des dépenses fiscales de 280 milliards d'ariary pour soutenir les objectifs de recettes de l'État », la suppression progressive des exonérations coûteuses de taxes à l'importation et de TVA, une réforme complète des droits d'accises et une révision de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Mais également la mise en oeuvre rapide du plan de redressement de la Jirama ainsi que la mise en place d'un mécanisme d'ajustement automatique des prix du carburant.
Le dernier point, en particulier, soulève des préoccupations. Le prix du pétrole lampant, actuellement le plus subventionné, risque de connaître une forte hausse. Or, les mesures envisagées pour protéger les familles les plus vulnérables, principales utilisatrices de ce produit, restent insuffisantes.