Au Mali, Joliba TV n'émet plus depuis le mardi 26 novembre et l'entrée en vigueur du retrait de sa licence. La Haute autorité de la communication du Mali (HAC) avait notifié sa décision jeudi à la chaîne privée malienne.
Une sanction prise à la demande de l'instance burkinabè de régulation, le Conseil supérieur de la communication (CSC), qui n'avait pas apprécié une émission au cours de laquelle avaient été tenus des propos mettant en doute la véracité d'un supposé coup d'État déjoué au Burkina Faso. La HAC a donc infligé le plus sévère des coups à Joliba TV, contrainte de cesser ses activités. Mais une médiation de la dernière chance tentée par la Maison de la presse du Mali, qui regroupe les organisations de journalistes du pays, est toujours en cours. Hier en fin de journée, dans un communiqué, la Maison de la presse a rappelé que la coupure du signal « n'entrave pas la procédure de recours gracieux et la médiation de la commission »
C'est l'écran noir en attendant la fumée blanche. En l'espérant, en tous cas, pour les salariés de Joliba TV, qui croisent les doigts pour que la HAC revienne sur sa décision. Lundi, une délégation de la Maison de la presse du Mali a plaidé la cause de Joliba TV auprès de la Haute autorité de la communication, dénonçant une sanction excessive, portant atteinte au pluralisme des médias et la liberté d'expression.
Une porte de sortie honorable pour tous
Après avoir menacé de demander à tous les médias maliens de rediffuser l'émission incriminée, la Maison de la presse joue désormais l'apaisement. La balle est dans le camp de la HAC, qui a promis, lundi 25 novembre, une réponse rapide, et qui pourrait chercher une porte de sortie honorable pour tous. Sollicitée, la HAC n'a pas souhaité répondre à RFI.
Un bras de fer risqué
L'instance de régulation et les autorités de transition maliennes savent aussi que le bras de fer avec la profession, qui s'est mobilisée comme un seul homme, est potentiellement risqué. Les partis politiques maliens ont eux aussi dénoncé, dans leur quasi totalité, la fermeture de Joliba TV, considérée comme un grave recul démocratique. Quant à l'auteur des propos polémiques qui ont valu cette sanction à Joliba TV, l'homme politique Issa Kaou N'Djim, il est en prison depuis deux semaines et sera jugé en février pour « offense commise publiquement envers un chef d'État étranger ».