Ainsi donc Bruxelles aurait décidé de rappeler son ambassadeur en poste à Niamey au motif que les autorités nigériennes ont exigé un droit de regard sur la distribution de l'aide aux sinistrés de la période d'hivernage, arguant que l'Union européenne aurait fait preuve
de grande impartialité dans l'octroi de celle-ci à tous et que ce n'était pas certain qu'il en soit ainsi si l'Etat s'en mêlait.
Un argumentaire qui n'est pas loin de rappeler la « bonne vieille » période de « l'Afrique à papa » où les sous-préfets de la colonisation obéissaient sans murmures aux ordres du maître. Une période coloniale puis néocoloniale qui a permis de pressurer nos Etats comme des oranges mûrs pour en rapatrier tout le jus chez eux et nous laisser quelques gouttes ainsi que les pelures.
C'était l'époque où nombre d'ONG se sont implantées au Sahel sans qu'aucun contrôle
ne puisse être effectué sur leurs matériels parce qu'elles prétendaient venir en bons
samaritains pour sauver les « pauvres Nègres ». Toute chose qui leur a permis du reste d'avoir des relais puissants dans cette zone au potentiel immense. Avec le temps, la chute du Mur de Berlin a contrarié leurs plans avec la redéfinition de l'équilibre géostratégique et géo-spatial qui en a résulté.
Depuis que Niamey a interdit l'exploitation du gisement d'uranium d'Imouranem à la
société française Orano, c'est quasiment une bonne partie de l'Europe occidentale qui alimentait des centrales nucléaires avec cette matière première qui a pris froid.
Pendant ce temps, les propriétaires légaux et légitimes que sont les Nigériens, peinaient à s'éclairer convenablement. Ce qui donne une idée du caractère léonin du contrat qui liait les deux parties. Un jeu de poker ;ce qui explique donc cette éruption
diplomatique.
Niamey a opté d'assumer entièrement sa souveraineté avec les effets bénéfiques qui
vont avec et qui sont déjà perceptibles au plan énergétique. Il n'en ira pas de même pour les Européens qui seront contraints de revenir vers le Niger après avoir fait acte de contrition. L'hiver qui s'annonce sera très rude pour beaucoup de foyers avec la flambée des prix du gaz, surtout que Moscou est elle aussi encline à fermer le robinet avec les récents développements de la crise ukrainienne. Plus rien ne sera décidément comme avant.