La lutte pour la libération nationale n'est pas un simple slogan. C'est plutôt un combat de tous les jours mené sur plusieurs fronts dont l'un des plus importants est celui des médias. Les Tunisiens, qui sont restés, des décennies durant, marginalisés, ont aujourd'hui leur mot à dire, notamment à travers les nouvelles institutions prônées par la nouvelle Constitution. La Tunisie n'a pas honte de revendiquer son nouveau statut à l'échelle internationale comme étant un pays libre, démocratique et ouvert sur les autres civilisations. Car on accuse toujours ce pays de « vouloir être libre ! ».
Pour le Président Kaïs Saïed, ceux qui prédisaient, à longueur de journée, la disparition certaine de la presse écrite oublient le rôle crucial imparti aux publications concernées (La Presse et Essabah) dans le triomphe des valeurs de justice et de liberté prônées par le processus du 25 juillet 2021.
Heureusement que les lecteurs de La Presse n'ont pas la mémoire courte. Ils retiendront à jamais une date historique, celle de la visite du Chef de l'Etat aux locaux de Snipe - La Presse, un certain 11 mars 2023. Ceux du journal arabophone Essabah vont retenir également une date marquante, celle de la visite de Kaïs Saïed à Dar Essabah le 16 juin de la même année. Deux visites qui ont changé le vécu de deux grandes institutions médiatiques du pays.
C'est ainsi qu'on pourra comprendre pourquoi Snipe-La Presse et Dar Essabah, toutes catégories de personnels confondues, sont unanimes à rendre hommage au Président de la République pour sa ferme position en faveur du sauvetage des deux institutions. Une décision sage et réfléchie que sûrement l'histoire de la presse écrite retiendra, loin des slogans creux de la liberté d'expression enseignés et véhiculés par des organisations internationales hypocrites.
Il est utile de rappeler qu'il y a quelques mois, les deux grandes maisons d'édition des journaux en Tunisie étaient menacées de cession d'activité. Si les origines des difficultés de ces deux médias sont multiples, le résultat est inéluctable : mettre la clé sous la porte. La crise financière qu'ont connue les deux sociétés était insoutenable et les solutions ont tardé à venir même de la part de l'Etat, actionnaire majoritaire du capital. Tout le monde perdait espoir en le sauvetage des deux médias, quatre en fait, qui représentent une mémoire nationale encore vivante mais agonisante.
Grâce à une volonté politique, au plus haut sommet de l'Etat, il a été possible de sauver ces deux institutions à travers des décisions présidentielles aussi bien réfléchies que sages. Aujourd'hui, le processus de fusion des deux médias va bon train, l'avenir ne peut être que meilleur.
Ainsi, quand on évoquait dans l'une de nos précédentes livraisons l'approche de développement pluridisciplinaire mise en oeuvre depuis l'avènement du processus du 25 juillet, laquelle approche bénéficiant, à l'échelle de sa concrétisation, d'un suivi quasi quotidien de la part du Président de la République, on savait de quoi on parlait, contrairement à ceux qui soutenaient que le Chef de l'Etat s'intéressait un peu trop aux détails relevant du champ de compétence de certains ministres, gouverneurs ou même délégués.
En effet, dans la vision de développement intégral et durable, tous les secteurs se doivent d'être traités sur un pied d'égalité et entourés de la même sollicitude et de faire aussi l'objet d'un suivi permanent et d'une veille de tous les instants.
Ainsi le Chef de l'Etat persévère-t-il dans ce style de gouvernance auquel les Tunisiens commencent à s'habituer, d'un jour à l'autre.
Et pas plus tard que lundi dernier 25 novembre, le dossier des médias publics s'est imposé sur le bureau du Président de la République, convaincu -- comme il l'a souligné fermement à plusieurs reprises -- qu'il n'est pas question «d'éradiquer dans le sens d'annuler ou de faire disparaître les médias nationaux ou de les marginaliser» -- comme essayent de le répandre certaines voix considérant qu'à l'ère de la presse numérique et des réseaux sociaux, les Tunisiens n'ont plus besoin pour s'informer de l'apport de la presse papier (à l'instar de La Presse, d'Essabah, d'Assahafa ou du journal Le Temps). Ces mêmes voix vont jusqu'à considérer que la TV, la radio nationale et les radios régionales (c'est-à-dire les médias du service public) n'ont plus de raison d'être, au vu de la révolution numérique et de l'essaimage vertigineux des sites électroniques.
Sauf que ceux qui soutiennent ces analyses ont oublié ou feignent de le faire que le «rôle des médias nationaux dans cette phase cruciale que traverse actuellement le pays est d'une importance stratégique».
Le Chef de l'Etat a été, lors de la rencontre qu'il a eue avec les responsables des médias nationaux, on ne peut plus clair, précis et tranchant.
Il a souligné, en effet, : «La lutte pour la libération nationale n'est pas un simple slogan, mais un combat mené sur plusieurs fronts dont l'un des plus importants est celui des médias».
Donc, les choses sont maintenant tirées au clair et il n'y a plus de place pour les hypothèses ou pour les pronostics qui sont allés, dans certains cas, jusqu'à la suppression pure et simple des médias nationaux (radio, TV et journaux du secteur public) et n'hésitant pas à prêter aux plus hautes autorités de l'Etat l'intention de se contenter des réseaux sociaux en vue d'éclairer les Tunisiens sur ce qui se passe dans leur pays ou sur les programmes d'avenir que le gouvernement envisage de mettre au point en concrétisation des promesses et des engagements pris par le Chef de l'Etat aussi bien à l'occasion du lancement du processus du 25 juillet 2021 qu'à celle relative à l'élection présidentielle du 6 octobre 2024.
Une partie intégrante de l'histoire de la Tunisie
Comme à son habitude, Kaïs Saïed a rappelé le rôle hautement militant joué, pendant le combat pour l'indépendance, par la presse écrite (en premier lieu La Presse et Essabah).
Ces deux quotidiens qu'on disait, il n'y a pas longtemps, en voie de disparition «font partie intégrante, souligne le Président de la République, de l'histoire du pays». Il ajoute : «Aucune tentative ne pourra les éradiquer ou les marginaliser».
Ces publications relevant du secteur public ainsi que la radio, la TV nationale et les radios régionales poursuivront leur combat quotidien en vue de faire triompher les idéaux de justice, de liberté et de dialogue et de s'opposer aux «forces réactionnaires mues par l'injustice et la corruption».
Encore une fois, le Chef de l'Etat réaffirme, haut et fort, sa conviction que la presse nationale, en premier lieu les médias publics, a l'obligation et aussi les compétences requises pour assumer sa part dans la consécration des mutations qui traversent le monde aujourd'hui avec l'ambition de faire du soutien des justes causes un comportement de tous les jours.