Togo: Une gangrène « un peu alarmante » à laquelle s'attaquent la Mairie de Bè Afédomé et les acteurs de la protection de l'enfance

26 Novembre 2024

Situation des enfants en situation de rue, c'est sur ce sujet d'ordre social que la Mairie de la commune de Golfe 1 a réuni ce Mardi 26 Novembre 2024, en journée de réflexion, différents acteurs qui ont en charge la gestion et la protection des enfants, et surtout ceux en situation de rue et en grande difficulté sociale. En effet, ce fléau qui affecte les grandes agglomérations n'épargne pas la commune de Bè Afédomé, une des plus importantes communes du Grand Lomé.

Au cours des travaux ouverts par le Maire Adjoint de la commune de Golfe 1, Kodjo Agboblaka, il sera question, pour les structures conviées, à faire un partage sur « les actions et méthodologies d'intervention en faveur des enfants en situation de rue », et proposer « les possibles actions d'accompagnement au niveau communal et les possibilités de synergies ».

Pour l'élu local, la réinsertion des enfants en situation de rue est « un sujet qui nous touche tous de près ». Posant toujours son regard sur leur situation, il a jugé que ces « enfants souvent invisibles dans nos sociétés, sont pourtant l'un des groupes les plus vulnérables. Leur souffrance, leur rêve brisé, leur perte de repères et d'opportunités sont des défis auxquels nous devons faire face collectivement ». Il a situé comme causes de ce fléau, des facteurs économiques, sociales, familiales, crises structurelles, la pauvreté, l'alcoolisme, conflits familiaux, la violence domestique... A comprendre le Maire adjoint de la Commune de Golfe 1, cette rencontre se situe donc dans la droite ligne de la recherche de solution durable à ce mal. « Face à ce drame, notre mission est de leur offrir une chance de réinsertion dans la société », a-t-il dit.

Directrice de cabinet du Maire principal de la Commune de Golfe 1, Dr Okpè Abalo, a indiqué qu'il est attendu au terme de cette rencontre d'identifier ce que l'on peut faire aujourd'hui pour aider ces enfants en difficulté à sortir de leur situation. « Au point où nous en sommes maintenant, il s'agit de voir de manière concrète, quel accompagnement on peut leur faire pour faciliter leur insertion et aussi les amener à percevoir l'avenir avec plus de sérénité.

C'est pour ça nous avons invité les acteurs qui interviennent en la matière parce que nous avons la volonté mais nous n'avons pas la capacité de tout faire seuls. Et l'idée c'est de collecter des données auprès de ces acteurs sur les méthodologies qu'ils utilisent pour intervenir auprès de ces enfants en situation de rue et essayer de voir comment on peut tirer de leur expérience et comment ensemble avec eux, on peut travailler en synergie pour pouvoir vraiment en 2025 implémenter des actions concrètes qui vont aider ces enfants à se réinsérer dans la mesure de nos moyens », a-t-elle informé.

Entre autres structures, la MAED (Maison d'accueil des enfants en difficulté) représentée par sa Directrice, la Psychologue clinicienne, Elysée Enyonam Aglo, a salué l'initiative. Dans un regard posé sur la question, a-t-elle révélé, « la situation des enfants dans notre milieu au niveau communal est un peu alarmante. Nous voyons à chaque feux tricolores les enfants qui sont là qui quémandent, lavent les vitrines des voitures. C'est une situation difficile et dangereuse pour les enfants ».

Et a-t-elle promis, « nous allons donc mener ensemble des réflexions et trouver des solutions pour amener ces enfants à sortir de cette situation ». Et pour ce qui est des enfants en conflit avec la loi, dont sa structure, la MAED a la charge, elle a partagé que « c'est d'abord des enfants qui ont passé un temps de détention, au centre d'accès au droit et à la justice pour enfants. Après leur temps de détention, c'est des enfants qui n'ont pas de parents, ou que la structure n'a pas trouvé de parents pour les accueillir. Ces enfants nous sont confiés et nous oeuvrons pour la réinsertion de ces enfants. Nous travaillons à amener ces enfants à se comprendre et à améliorer leurs comportements. Quand nous ne trouvons pas les parents, ou les proches parents, nous les plaçons dans des familles d'accueil ».

A tout prendre, les structures conviées à cette journée de réflexion se disent disposées à aider au mieux la Mairie dans les efforts contre ce fléau des enfants en situation de rue.

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