Sénégal: Législatives, le dessous des cartes ?

29 Novembre 2024
analyse

Les élections législatives anticipées au Sénégal ont connu leur épilogue ce mercredi 27 Novembre 2024, avec la décision du conseil constitutionnel qui confirme les résultats provisoires annoncés par la commission nationale de recensement des votes.

Donc, c’est sans surprise que le parti Pastef maintien son score éclatantde 1 991 770 voix, ce qui lui donne les 130 sièges sur les 165 que compte l’Assemblée nationale, soit 54,97% des suffrages, légèrement en hausse par rapport au score de la Présidentielle de 54,28%, qui faut-il le rappeler, était obtenu sous la bannière de la coalition « Diomaye Président ».

Le quatuor de tête est avec les résultats officiel, composé du Pastef, suivi de la coalition Takku Wallu dont la liste était dirigée par l’ancien Président Macky Sall depuis sa « retraite » au Maroc a obtenu 16 sièges avec les 531 466 voix qui en valeur relative représentent 14,67%.

La coalition Jamm ak Njarin, conduite par l’ancien premier ministre Amadou Ba, hérite de 7 sièges et Samm sa Kaddu la coalition dont la tête de liste était le Maire de Dakar Barthélémy Dias, obtient à la surprise générale 3 sièges avec 6,23% des voix.

Les huit autres listes ferment la marche avec 1 siège chacun, à la faveur de la règle du plus fort reste.

Toutefois, ce scrutin n’a pas fini de révéler toutes les leçons à tirer, notamment du point de vue de la carte électorale, mais surtout du vote (le verso du bulletin indique les départements ou la liste présente un investi).

Ce qu’on peut retenir de la carte électorale, c’est d’abord, que la Diaspora est, dans 7 départements, sur les 8 qu’elle compte, en faveur de Pastef. Mieux, si on regarde les investitures des différentes listes, on se rend compte que seules trois sur les 41 listes en compétition ont présenté des investis dans les 14 régions du pays (Pastef, Sénégal Kesé et Jamm Ak Njarin).

Au niveau départemental, la présence des listes est erratique, elle va de 0 liste d’investis à 46, avec comme on peut l’imaginer le Pastef en tête, suivi de Jamm AK Njarin, et Sénégal Kése et Coalition Dekkal Teranga, Takku Wallu avec respectivement une présence dans 46, 44, 35, 33 départements. La coalition Dekkal Téranga qui malgré sa présence signalée dans 35 départements ne sera pas à l’hémicycle à cause de son score, ce qui relative un peu le discours sur le maillage territorial, pour justifier le résultat des uns et des autres. La coalition Bessal Sénégal pour ne citer qu’elle, n’a présenté d’investis que dans 4 départements de la Diaspora et pourtant elle sera au Parlement.

Toutefois, la floraison des listes avec des programmes ou profession de foi résolument socio professionnelles (secteur privé, les artisans, les agriculteurs, transporteurs…), pose le véritable débat sur la pertinence de la présence de ces catégories socio professionnelles  au Parlement. Par ricochet, n’est-ce pas une autre façon, pour ces groupes de citoyens, d’interpeller le pouvoir en place pour la restauration du Conseil Economique social et environnemental (CESE) ?

Tout dans leur discours de campagne pointe le besoin d’être associé, d’être pris en compte dans leur revendication de cadres d’expressions pour poser les préoccupations qui sont les leurs, et qui sont quelques part légitime, étant entendu que de leur point de vue, leur présence anecdotique sur les listes ne leur offrirait toute les commodités d’une tribune telle que l’Assemblée et de son mode de fonctionnement.

Tout compte la diversité introduite par la présence « d’outsiders » ouvre des perspectives de débats intéressants, notamment sur le règlement intérieur de l’Assemblée qui fut le casus belli qui a mené à la dissolution du parlement de la 14ème Législature, et aux législatives anticipées.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.