Thiès — L'Institut de technologie alimentaire (ITA) va mettre en place dès 2025 un incubateur d'entreprises grandeur nature, qui fera le lien entre les résultats de recherche sortis de ses ateliers et l'industrie, a appris l'APS de son directeur général, le Professeur Momar Talla Guèye.
« L'ITA va acquérir très prochainement un incubateur d'entreprises qui leur permettra de mettre à l'échelle leurs produits », a annoncé Momar Talla Guèye.
Il s'adressait à l'APS, mercredi, en marge d'une cérémonie de graduation de près de 300 jeunes formés en entrepreneuriat à Thiès par l'ITA et l'Université Gaston Berger de Saint-Louis.
« Nous allons tout faire pour que dès 2025, ces incubations grandeur nature puissent avoir lieu », a insisté le responsable de l »ITA. « Cet incubateur sera le lien entre l'industrie et le résultat qui sort de l'atelier de l »ITA », a expliqué M. Guèye.
De ce fait, les bénéficiaires pourront être accompagnés jusqu'à la mise sur le marché de leurs produits, a-t-il ajouté.
Selon le technicien, l'institut qu'il dirige dispose déjà d'un laboratoire d'analyses sensorielles, qui va aider à déceler les préférences des consommateurs par rapport aux produits qui sont élaborés.
L'ITA pourra même faire des tests de marché, si bien que « si un produit sort, c'est parce qu'il est demandé ». « Depuis sa création en 1963, ITA a mis en place des technologies qui permettent à des jeunes de créer des entreprises, mais surtout d'être autonomes », affirme son directeur général.
Pour lui, la « particularité » de cette structure de l'Etat, c'est qu'elle encadre, en plus de diplômés, des acteurs qui n'ont jamais été à l'école, en les rendant autonomes sur la base des résultats de ses recherches.
« Nous avons mis au point toute une gamme de produits instantanés », renseigne Momar Talla Guèye.
Parmi ces produits, il y a le café Touba instantané, le thé, avec le « leweul instantané », le bissap en poudre instantanée et en concentré, mais aussi des farines infantiles instantanées, mises au point à partir du procédé d'extrusion.
Toute cette panoplie provient de produits locaux, a-t-il précisé.
« Nous faisons en sorte que la qualité des produits fournis ne soit pas inférieure à celle des produits manufacturés importés », relève le DG de l'ITA.
« A partir de nos résultats, toute un kyrielle de PME peuvent être développées pour donner corps à la vision de l'Etat, qui est de mettre en place une économie endogène, de la matière première au produit fini », note M. Guèye.
Pour lui, le financement reste la principale contrainte qui limite la capacité d'accompagnement de l'industrie.
« Le problème de l »ITA, c'est que ses principaux clients n'ont pas le financement requis. Ils ont envie, ils en veulent, ils innovent eux-mêmes, mais il faut des moyens, des systèmes financiers qui leur permettent, à leur échelle, de s'en sortir », regrette-t-il.
Des initiatives comme celles du Programme d'appui développement de l'entrepreneuriat des jeunes (PDCEJ) permettent de corriger cette situation.
Le PDCEJ, une initiative gouvernementale financée par la Banque africaine de développement à hauteur de 12,182 milliards de FCFA intervient dans cinq pays.
Le projet a signé six conventions dont deux avec l'UGB et l'ITA, pour former les jeunes à l'entrepreneuriat dans quatre secteurs d'activités que sont ceux du pétrole et du gaz; des cuirs et peaux, de l'agrobusiness et de l'énergie solaire.