Congo-Kinshasa: Soutenir les efforts du pays pour offrir une vie après la brousse - Une priorité centrale pour la MONUSCO

communiqué de presse

Mumbere Shukrani avait 13 ans quand il a rejoint les rangs d'un groupe armé dans le territoire de Masisi.

« J'avais intégré la rébellion à l'âge de 13 ans. Je craignais les massacres. Il y avait eu beaucoup de morts parmi lesquels mon père. Je craignais que ce ne soit mon tour. C'est ainsi que je me suis réfugié dans la rébellion où j'ai passé sept ans à errer dans la brousse », fait-il savoir.

Cette vie, qu'il raconte, est devenue un véritable cauchemar. Une vie, qu'il n'avait pas choisie et qui lui pesait : « on portait des bottes pendant tout un mois. On parcourait de très longues distances dans les montagnes. J'ai cru que j'allais mourir là-bas. Très fatigué, j'ai décidé de me rendre à l'armée régulière, à Masisi-centre. Avec le soutien de la MONUSCO, j'ai été transporté de Bambiro jusqu'à Munigi à bord d'un avion et ensuite jusqu'ici à Beni, où j'ai bénéficié d'une aide à la réinsertion. »

Appui au P-DDRCS

Depuis 2021, le gouvernement congolais a mis en place le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) qui ambitionne de s'occuper d'au moins 100 000 ex-combattants à travers le pays. Le programme s'appuie sur les leçons apprises des initiatives précédentes et adopte une approche plus décentralisée, en renforçant le rôle des gouvernements provinciaux et des communautés locales dans le processus de réintégration.

Dans la Résolution 2717 de décembre 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU avait demandé à la MONUSCO d'appuyer la mise en oeuvre du P-DDRCS tout en tenant compte du fait que les combattants congolais soutenus ne soient pas soupçonnés de génocide, de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité ou d'atteintes aux droits humains. Le retour de ces combattants à une vie civile pacifique, doit mettre un accent particulier sur les besoins des femmes et des enfants qui ont été associés à des forces et groupes armés.

Combattants étrangers

La MONUSCO soutient également le désarmement et le rapatriement des combattants étrangers présents sur le sol congolais. Entre 2018 et 2023, plus de 800 ex-combattants rwandais ont été rapatriés dans leur pays. Vedaste en fait partie. Il a vécu 30 ans en RDC, avant son retour.

Il avait pris les armes à Walikale au sein du groupe Raia Mutomboki. Mais au bout de quelques années, sa santé l'a conduit à décider de déposer les armes :

« Mon état de santé se détériorait. J'ai dit à mes supérieurs que j'étais malade et que je ne pouvais plus combattre.»

« Nous avons été bien accueillis », renchérit son épouse, parlant du centre de transit de Munigi, près de Goma, où ils sont arrivés après avoir quitté la brousse.

Des projets communautaires pour une réinsertion durable

La MONUSCO soutient le désarmement et la démobilisation en mettant également en place des projets visant la réduction de la violence communautaire (CVR) au profit des ex-combattants qui apprennent des métiers afin de pouvoir vivre de manière autonome, dès leur retour au sein de leurs communautés. C'est ainsi qu'à partir de 2016, 49 230 personnes, dont plus de 40% femmes ont bénéficié de 239 projets CVR, mis en oeuvre au sein de leurs communautés. Les bénéficiaires incluent les ex-combattants, les jeunes à risque et les femmes vulnérables. Les projets CVR sont, pour la plupart, des activités génératrices de revenus ainsi que des formations socio-professionnelles, dans les domaines de la menuiserie, de la maçonnerie, de l'agriculture et bien d'autres.

La mise en oeuvre du programme CVR contribue à la stabilisation des communautés, en créant un environnement favorable pour faciliter l'accueil et la réinsertion des ex-combattants.

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