Rabat — "L'avenir des économies arabes : perturbations imposées et réformes attendues" est le thème de la 18e Conférence annuelle de l'Association arabe pour les recherches économiques (ASFER), dont les travaux ont démarré, jeudi à Rabat, en présence d'un parterre d'experts et universitaires issus de plusieurs pays.
Organisé en collaboration avec le Policy Center for the New South (PCNS), cet événement vise à fournir une analyse globale des perturbations locales et internationales impactant la réalisation optimale des Objectifs de développement durable (ODD) dans les pays arabes, et à identifier les réformes essentielles nécessaires pour relever ces défis.
S'exprimant à cette occasion, le président exécutif du PCNS, Karim El Aynaoui, a souligné l'importance de la coopération en matière de recherche sur les principales problématiques et questions stratégiques qui pèsent sur les pays, notant que cette Conférence annuelle de l'ASFER constitue une plateforme essentielle pour la collaboration, au service des politiques économiques des pays arabes.
Le PCNS, a-t-il poursuivi, investit dans des relations à long terme et collabore, en particulier, avec des universités et des instances gouvernementales afin de transmettre les connaissances des think tanks qui respectent une méthodologie scientifique fondée principalement sur le rationalisme, dans la mesure où la contribution des universitaires et des experts est cruciale pour les décideurs.
M. El Aynaoui a, dans ce sens, ajouté que cet événement constitue une occasion de débattre de diverses questions, notamment l'énergie, le climat, la démographie, la participation des femmes au marché du travail, les modèles de croissance et les facteurs liés aux politiques économiques avancées, outre la promotion de la transition écologique.
De son côté, Abdullah Fahad Al-Shami, directeur du Arab Planning Institute (Institut arabe de planification), a relevé que les données jouent un rôle fondamental en offrant des analyses approfondies sur de nombreuses questions ayant trait à la croissance, et en contribuant à la gestion du paysage économique et ses différents défis.
Il a, dans ce cadre, mis en avant les opportunités offertes par cette Conférence qui réunit des experts dans divers domaines économiques, politiques, de planification et des relations sociales, notant que la coopération et l'échange d'expertises entre les compétences arabes sont à même d'appuyer les actions des gouvernements et des décideurs arabes.
Par ailleurs, M. Al-Shami a affirmé que les Think tanks arabes regroupent des experts de haut niveau qui constituent la "pierre angulaire" pour arriver à une coordination entre les institutions arabes, disposant d'un riche vivier de compétences diversifiées, à qui il faut donner la chance d'exposer l'expertise dans différents domaines.
De son côté, le Secrétaire Général de l'Association arabe pour les recherches économiques, Ashraf El-Araby, a salué l'organisation au Maroc de la 18e Conférence annuelle de l'ASFER, un événement riche de par son programme diversifié et par la participation distinguée d'un large éventail d'experts.
Par ailleurs, M. El-Araby a soulevé les incertitudes auxquelles font face les économies arabes, compte tenu des perturbations imposées au niveau de la région et des crises continues, affirmant le ferme engagement de l'organisme qu'il représente à élargir et intensifier les domaines de coopération scientifique entre les pays arabes.
M. El-Araby, également coordinateur de la 18ème Conférence annuelle de l'Association, a précisé que cette rencontre vise à présenter plusieurs recherches scientifiques, mettant en avant l'importance pour les institutions arabes de coopérer dans les domaines des sciences et de la recherche.
Pour sa part, le Président de l'Association arabe pour les recherches économiques, Mahmoud Mohieldin, s'est penché, dans son intervention, sur l'impact des perturbations et des changements successifs sur les économies arabes, faisant état de certains indicateurs montrant un ralentissement de la croissance économique mondiale, malgré la reprise limitée des économies émergentes.
En outre, il s'est arrêté sur les facteurs entravant la réalisation des ODD, faisant remarquer les niveaux hauts d'inflation auxquels fait face la région, les différents impacts économiques des tensions géostratégiques, ainsi que les principaux perturbateurs de croissance, tels que le changement climatique, les pandémies, ou encore le développement rapide des systèmes d'intelligence artificielle.
Les panels de cette conférence sont axés sur quatre thématiques, à savoir "l'évolution et la volatilité du paysage économique mondial et ses implications pour une croissance économique inclusive dans les pays arabes", "l'impact de l'émergence d'un nouveau système financier global sur les économies des pays arabes", "le rôle du développement technologique dans le renforcement de la croissance économique globale dans les pays arabes" et "les cadres politiques à même de déterminer les priorités et de renforcer la résilience des économies arabes face aux chocs externes et en faveur d'une reprise rapide".