Environ cent femmes, dont certaines en situation de vulnérabilité et engagées dans des activités de résilience pour assurer leur survie, ont appelé le Gouvernement à restaurer la paix dans les territoires encore en proie à l'insécurité en Ituri. Cet appel a été lancé le jeudi 28 novembre à Bunia, dans le cadre des 16 jours d'activisme contre les violences sexuelles et basées sur le genre, une campagne lancée le lundi 25 novembre.
Pour ces femmes, le retour de la paix leur permettrait d'étendre leurs activités génératrices de revenus dans ces milieux.
Ces femmes entrepreneures ont énuméré les nombreux défis qui constituent le blocage de leurs activités.
Certaines se disent asphyxiées par des taxes ou autres redevances. Elles déplorent également la situation sécuritaire encore précaire qui les empêche d'explorer d'autres marchés, notamment ceux qui se retrouvent dans des zones marquées par la présence des hommes armés.
Rachel Nako, l'une d'elles, apprend la coupe et couture. Elle parle de leur situation :
« Les femmes souffrent beaucoup. Certaines sont violées pendant qu'elles se rendent au champ, c'est difficile d'aller même à la périphérie. Que le Gouvernement nous aide à ramener la paix, que les femmes se sentent libres. »
La responsable du Centre multidisciplinaire d'appui pour le développement de la femme (CEMADEF), Fanny Aketi pense que l'unique façon de booster les chiffres d'affaires de ces femmes est de leur apporter un soutien financier et améliorer l'environnement sécuritaire.
« Pour donner un peu beaucoup plus de pouvoir a la femme, il faut lui donner des moyens de survie. Une femme qui a les moyens, ne peut pas être traumatisée. La majorité des femmes avec qui nous travaillons ce sont des femmes qui viennent des zones en conflit. », explique-t-elle.
Plus de 15 000 femmes et jeunes filles à travers la province de l'Ituri bénéficient du soutien de cette structure dans le but de promouvoir leur autonomisation, indique le CEMADEF.