Congo-Brazzaville: Feuilleton Fécofoot - Le pays risque désormais gros

Gelson Fernandes, directeur des associations membres de la Fédération internationale de football association (Fifa) pour l'Afrique, a dit sa déception au terme des échanges qu'ils ont eus le 28 novembre à Brazzaville avec Hugues Ngouélondélé, le ministre en charge de la Jeunesse et des Sports.

« A ce niveau, il n'y a pas de négociation possible », a déclaré le représentant de la Fifa accompagné par Veron Mosengo Omba, secrétaire général de la Confédération africaine de football (CAF) après leur bref séjour à Brazzaville.

Dans sa correspondance du 8 novembre, en effet, le ministre des Sports invitait à Brazzaville la Fifa et la CAF en vue de trouver une solution à la crise qui mine la Fédération congolaise de football (Fécofoot) en tenant compte des règles en vigueur de ces deux instances faîtières. Au terme des échanges, aucune décision salvatrice pour sortir le football congolais de cette crise ne convient ni à la Fifa et la CAF.

« C'est la deuxième fois en deux mois que je viens ici. J'aurai préféré venir dans d'autres circonstances. Ce qui est sûr, la situation inquiète grandement la Fifa et la CAF. Elle n'est pas belle pour la jeunesse, pas belle pour le développement. Elle ne nous convient pas. Un rapport sera fait en ce sens. C'est au conseil de la Fifa de prendre la décision », a-t-il déclaré.

La thèse selon laquelle un rapport sera fait au Conseil de la Fifa rend la probabilité de la sanction plus élevée parce que cette instance ne jure que sur le respect des statuts et n'accepte pas l'ingérence des tiers. Le Congo sait ce qui lui reste à faire pour changer la donne et éviter une éventuelle sanction de la Fifa.

« Cette situation m'attriste surtout pour les footballeurs, les footballeuses et pour la jeunesse. On doit faire avec et trouver les solutions. C'est le football congolais qui décide. A notre niveau, il n'y a pas de négociation possible . La balle est dans votre camp. C'est vrai que c'est compliqué mais la décision ne m'appartient pas tout seul », a insisté Gelson Fernandes.

Les conséquences de la sanction

La suspension, une fois actée, aura des lourdes conséquences sur plusieurs plans. Elle mettrait non seulement en péril le football congolais mais affecterait également les aspects économiques, sociaux et culturels importants pour le pays.

Sur le plan sportif, le Congo sera suspendu de toutes les compétitions organisées par la Fifa et la CAF dans toutes les catégories. Les clubs ne pourront non plus participer à la Ligue des champions ni à la Coupe de la Confédération. Les joueurs pourraient voir leur carrière affectée, car les clubs étrangers hésiteraient à recruter des talents issus d'une fédération suspendue.

Sur plan économique, les entreprises partenaires de la fédération et des clubs pourraient retirer leur soutien en raison de l'absence de visibilité internationale. La suspension entraînerait l'annulation de contrats de retransmission des matches internationaux impliquant le Congo. La fédération et les clubs perdraient des revenus liés aux compétitions, aux subventions de la Fifa et aux primes de performances.

Sur le plan institutionnel, la suspension pourrait entraîner une désorganisation des compétitions nationales en raison du manque de soutien financier et institutionnel de la Fifa. La Fécofoot et le sport congolais perdraient en légitimité et en influence. L'absence des équipes nationales dans les compétitions internationales pourrait provoquer une frustration chez les supporters et un désengagement progressif. Ce sera alors un frein au développement du football local. Le football étant un vecteur d'espoir pour de nombreux jeunes congolais qui seraient durablement impactés par l'isolement international. Les jours sont comptés. Le Conseil de la Fifa, a-t-on appris, se réunira le 11 décembre.

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