La loi des finances 2025 a été votée sans modification. Tout le monde s'y attendait, mais ce qui a changé, c'est qu'elle a suscité beaucoup de discussions. L'opinion a pu voir qu'elle n'était pas parfaite et qu'elle pouvait être amendée. Mais, comme d'habitude, les députés de la majorité l'ont adoptée comme un seul homme. Cette fois-ci, cependant, des points de vue ont été exprimés par l'opposition et médiatisés. Ils ont été dédaignés par les instances dirigeantes, mais cette dernière peut prendre date et rappeler plus tard ce qu'elle a dit si cette loi n'arrive pas à atteindre tous les objectifs fixés.
Une avancée de la démocratie constatée
C'était une grande première dans les pratiques démocratiques malgaches. Depuis toujours, les projets de loi de finances qui parviennent à l'Assemblée sont à peine discutés. Ils passent en commission et aucune remarque sérieuse n'est faite par les députés. La LFI est adoptée à mains levées par la majorité et on a l'habitude de dire qu'elle est passée devant l'Assemblée comme une lettre à la poste.
Mais cette fois-ci, son passage à l'Hémicycle a été suivi par l'opinion de manière plus attentive qu'auparavant. Les textes ont été décortiqués par les députés de l'opposition qui ont pu relever leurs incohérences. Leur chef de file s'est largement exprimé sur ce sujet et on pouvait espérer qu'ils seraient amendés. Mais à Madagascar, on n'en est pas encore là. Le projet de loi est resté tel quel et a été voté par les députés de la majorité présidentielle.
Le pouvoir peut avancer dans la voie qu'il a choisie en toute impunité. Il n'a pas de garde-fou pour le retenir. Dans les pays démocratiques, les lois sont discutées et amendées. Elles ne sont adoptées que si elles ne suscitent plus aucune controverse. Récemment, en France, la loi sur la retraite est revenue au Parlement et le parti de Jean Luc Mélenchon voulait l'abroger. Les membres de l'ancienne majorité présidentielle ont multiplié les amendements. La réforme n'est pas passée.