La nouvelle édition du Salon international du chocolat et de la pâtisserie prend fin aujourd'hui, après avoir régalé les papilles des visiteurs, trois jours durant. Ayant ouvert ses portes le 28 novembre 2024, à l'Utica, le salon a offert à plus de soixante-dix exposants la possibilité de mettre en lumière leurs produits gourmands et leurs créations, à la fois savoureuses et raffinées.
Il faut dire que le chocolat séduit de plus en plus les pâtissiers et les artisans de la confiserie. Il dépasse largement son statut de sucrerie typique pour être, désormais, l'indice de la modernité en matière de confiserie internationale. En Tunisie, il continue à motiver bon nombre d'artisans qui, férus de chocolat, décident d'en devenir les maîtres. Et comme d'accoutumée, le salon regroupe ces entreprises artisanales pas comme les autres sous la coupole de la fine bouche et de la promotion spécial fin d'année.
Il est 11h en ce vendredi 29 novembre 2024. L'espace d'exposition de l'Utica connaît une dynamique commerciale notable. Les visiteurs fidélisés au fil des éditions ont répondu présent à l'appel. «Je ne rate ce salon pour rien au monde !», indique Amani riante. Cette étudiante s'est déplacée ainsi que son amie pour déguster du chocolat raffiné. «Je dépenserai le dernier billet de vingt dinars qui me reste de mon argent de poche en achetant du bon chocolat», ajoute-t-elle. Et elle sera certainement face à l'embarras du choix... C'est que les exposants n'ont pas hésité à étaler généreusement leurs produits, en prenant soin de bien les mettre en valeur.
Du coup, le choix y est et la tentation aussi ! «Notre chocolat est préparé à partir d'un ingrédient de base de qualité, à savoir le chocolat valrhona, un chocolat cent pour cent naturel, auquel on ajoute des fruits secs. Nous proposons les cent gramme à une fourchette de prix allant de 13D à 18D. Quant aux coffrets, ils vont de 49D à 60D. Certes, le chocolat constitue la vedette du salon par excellence. Néanmoins, nous proposons aussi des confitures, du miel et autres produits de terroir haut de gamme», indique Mouna Dardouri, représentant une pâtisserie de renom.
Elle se réjouit de l'affluence des visiteurs et de la dynamique euphorisante de la présente édition. «Contrairement aux précédentes éditions, fait-elle remarquer, je trouve que la présente connaît une plus grande affluence. D'autant plus que les groupes d'écoliers, venus à la découverte du monde du chocolat, confèrent à l'espace une ambiance bon enfant».
A chacun sa touche, son empreinte
En sillonnant l'espace d'exposition-vente, on repère le drapeau algérien. L'Algérie est de la partie grâce à une jeune exposante, Racha Moktar, qui participe pour la première fois au Salon du chocolat et de la pâtisserie. «J'ai adoré l'évènement, l'idée, l'espace ainsi que les stands implantés... Pour moi, le chocolat est une passion que l'on développe et que l'on nourrit via la créativité. A chacun d'entre nous, une touche bien particulière qui sublime le chocolat. Pour ce qui est de mon produit, continue-t-elle, j'utilise le chocolat belge dit callebaut. Quant aux fourrages, ils sont à base de cerises, de caramel de beurre salé, de café, de pistache et de bueno», indique-t-elle, non sans fierté. Ses coffrets, qu'elle propose avec délicatesse, vont de 15D à 55D.
Modeste affluence ?
Un peu plus loin, se trouve le stand spécial fondant. Akrem Krimi représente cette pâtisserie spécialisé dans un gâteau typique mais revisité. «L'idée étant de sortir des sentiers battus et de proposer des fondants, non pas uniquement au chocolat, mais aux goûts et aux variétés divers», explique-t-il. Cependant, il ne cache pas son étonnement quant à une affluence qu'il trouve en deçà des attentes. «C'est probablement à cause de la crise économique, de la cherté de la vie que l'affluence est timide. D'ailleurs, même le coût du déplacement risque de dissuader bon nombre de Tunisiens», pense-t-il.
Autre délice, autre concept, mais toujours dans la gourmandise : la fameuse zouza. Ce petit gâteau fourré, généralement, au caramel fait l'objet d'un travail de créativité. «La zouza est un délice fort prisé en Tunisie. Il devient de plus en plus sollicité pour les heureux évènements, notamment les mariages, les succès, les soutenances, les circoncisions et même pour les événements professionnels. Aussi, poursuit Syrine Mhirsi, proposons-nous un mono-produit qu'on a varié pour le plaisir de nos clients. Nous avons ainsi des zouza à la pistache, au chocolat blanc, à la nutella, etc. Le coffret de 35 pièces se vend entre 45D et 55DT, celui de 14 pièces entre 25D et 30DT et le kilo (soit soixante pièces) entre 63D et 73D».
Le «makroudh » kairouanais
Il est impossible d'évoquer la question de la pâtisserie artisanale sans s'arrêter net devant les stands des spécialistes du «makroudh» kairouanais. Un stand imposant fait le coin dans l'un des pavillons du salon, proposant une multitude de variétés de cette pâtisserie typique qu'on a pris soin de revisiter, pour le plus grand plaisir des gourmets. «Nous sommes ravis de voir que la présente édition a plus de succès que les précédentes et ce, grâce à la promotion», souligne Atef Miraoui, représentant une enseigne renommée à Kairouan.
Des variétés de «makroudh», présentées sous forme de pyramides, séduisent les visiteurs. «Nous proposons de nouvelles recettes, notamment du makroudh aux fruits secs, à l'huile d'olive et au beurre rance, du makroudh aux noisettes... Nous avons aussi, poursuit-il, le makroudh fait à partir d'une pâte blanche et fourré de pâte de pin d'Alep «Zgougou», d'amandes, de noisettes ou encore de pistaches. Toutes les variétés à base de pâte blanche coûtent entre 13D et 36D le kilo. Quant aux variétés faites de pâte traditionnelle, elles sont vendues à une fourchette de prix allant de 5D à 25D le kilo». Autre spécialiste du makroudh kairouanais: Halima Barraq. Occupant un petite stand où sont exposées des variétés de makroudh traditionnel, cette dame semble prendre la promotion de ce savoir-faire culinaire ancestral à coeur.
«Je me suis convenue ainsi que l'ambassade des USA pour accueillir des touristes pour un séjour à Kairouan dans le but d'apprendre à préparer le makroudh. Il s'agit d'une initiative qui porte ses fruits puisque, chaque semaine, je ne reçois pas moins de deux groupes de touristes qui sont censés visiter Kairouan à la hâte et qui, grâce à cette formation, y passent la nuit», souligne-t-elle. A la fin de cette formation pas comme les autres, chaque touriste rentre chez lui en ayant un moule de makroudh en guise de cadeau souvenir.