Afrique: Le Quai d'Orsay réagit aux décisions du Tchad et du Sénégal

Le porte-parole du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine, a répondu aux interrogations sur la reconfiguration des accords militaires français avec l'Afrique, notamment aux dernières annonces du Tchad et du Sénégal.

Au sujet de la décision du Tchad de mettre fin à son accord de coopération en matière de défense, Christophe Lemoine a déclaré : « La France en prend acte et entend poursuivre le dialogue pour la mise en œuvre de ces orientations ». Une position qui intervient après un communiqué du ministère tchadien des Affaires étrangères, qui a exprimé le souhait de redéfinir les relations stratégiques entre les deux pays. Interrogé sur la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal, annoncée par le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, le porte-parole du Quai d'Orsay a répondu : « Nous avons pris note des déclarations du président du Sénégal dans différents médias ces derniers jours ».

Présence française au Sénégal

le président sénégalais a indiqué, le 28 novembre dans une série d'entretiens à des médias français, que la France devra fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté sénégalaise.

"Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain", a dit Bassirou Diomaye Faye, insistant sur le fait que "La France a esclavagisé, colonisé, et y est restée. Si vous inversez les rôles, vous concevrez très mal qu'une autre armée puisse avoir une base militaire en France". Quelque 350 militaires français sont présents au Sénégal. Le rapport de Jean-Marie Bockel, envoyé personnel du président français, Emmanuel Macron, pour la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique, préconise leur réduction à une centaine.

Présence française au Tchad

Le Tchad a annoncé également, le 28 novembre, la rupture de l'accord de défense conclu avec la France. « Le gouvernement de la République du Tchad informe l'opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l'accord de coopération en matière de défense signé avec la République française, révisé en date du 5 septembre 2019, visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense entre les deux nations », indique un communiqué du ministre tchadien chargé des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah. Le gouvernement tchadien a fait cette annonce quelques heures seulement après le départ du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, de N'Djamena où il effectuait une visite de 24 heures.

Réduction de la présence militaire française en Afrique francophone

En perte d'influence sur le continent africain, après les coups d'État successifs au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Gabon, et les tensions récurrentes avec l'Algérie, la France a décidé de réduire fortement sa présence militaire en Afrique. Elle conserverait une centaine de militaires au Gabon (contre 350 alors), autant au Sénégal (contre 350) et en Côte d'Ivoire (600 auparavant) ainsi que quelque 300 au Tchad (contre 1 000).

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