Au Soudan, alors que les combats s'intensifient autour de la ville d'El-Fasher, au Nord-Darfour, les acteurs humanitaires tentent de faire parvenir de l'aide aux populations, et notamment aux déplacés dans le camp de Zamzam, à seulement 10 km de la ville assiégée d'El-Fasher.
L'aide humanitaire part de la ville frontalière d'Adré, au Tchad, où sont installées toutes les agences de l'Onu et les Organisations non gouvernementales (ONG). Cette semaine, alors que le chef humanitaire de l'Onu, Tom Fletcher ainsi que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, étaient à Adré, onze camions ont pu traverser la frontière.
Au total, 500 tonnes d'aide humanitaire ont ainsi quitté la ville frontalière d'Adré, cette semaine, direction le Darfour. Parmi ces camions, trois d'entre eux se sont dirigés vers le Darfour Nord et notamment vers le camp de Zamzam où vivent plus 500 000 déplacés.
La famine y a été officiellement déclarée. Pour Antony Spalton, de l'Unicef, la priorité est d'assister les mères et les enfants atteints de malnutrition : « Les besoins sont énormes. Rien que pour les enfants, il y a cinq millions d'enfants qui ont besoin d'assistance et plus de 240 000 enfants qui sont atteints de malnutrition sévère. La difficulté est de faire parvenir d'importantes quantités d'aliments thérapeutiques. »
Le défi, pour ces agences de l'Onu, est le volume d'aide à transporter, la logistique et l'accès.
« Nous partons d'ici, et nous allons à El-Geneina, Zalindi, Fangasuk, Tawila avant d'arriver à Zamzam. Ce sont des centaines de kilomètres, des douzaines de check-points et, à chaque fois, il faut discuter, sécuriser le passage. Tous les camions doivent rester ensemble, donc si l'un tombe en panne, tout le monde doit attendre », explique Faith Kasina, porte-parole du HCR, pour le Soudan.
Depuis Adré, ces camions peuvent prendre jusqu'à deux semaines pour effectuer les quelque 700 km pour atteindre le camp de Zamzam.