C'est une bonne nouvelle pour les habitants de la province du Sud-Kivu, dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Depuis plusieurs mois, ils constatent une baisse de l'insécurité le long de la route qui traverse la plaine de la Ruzizi. Cette vallée située entre la chaîne de montagnes Mitumba et la rivière Ruzizi fait office de frontière naturelle entre la RDC, le Burundi et le Rwanda.
Cette zone de l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est depuis plus de deux décennies un carrefour de conflits et de violences. Pour tenter une nouvelle fois d'y mettre fin, le 15 août 2022, une opération conjointe entre l'armée congolaise et les soldats burundais a été lancée. L'objectif principal et officiel de leur présence ? Combattre les nombreux groupes armés étrangers, dont les Burundais Red Tabara, réfugiés dans la région. Ils ont depuis renforcé leur position le long de la principale route de la plaine de la Ruzizi.
Il y a encore quelques mois, Kijemba Kaliogo, éleveur de bovins, ne passait pas une semaine sans constater des braquages, des assassinats ciblés ou encore du pillage de bétail par des hommes toujours armés, mais rarement identifiés. « Ils venaient, ils volaient, mais cette année, ça va un peu mieux. Mais dans les jours passés, les vaches ont souffert. Il y a eu des vols de vaches et beaucoup d'éleveurs ont perdu tout leur troupeau », constate-t-il.
Des soldats plus visibles
Il est difficile pour Kijemba Kaliogo de dater la baisse de l'insécurité dans son village de Luberizi et aux alentours. Mais il précise que la présence de soldats burundais aux côtés de l'armée congolaise y a contribué. Discrets au début de l'opération en août 2022, ils sont aujourd'hui visibles sur le long de la route nationale n°5.
« Je ne dirais pas qu'il y a la sécurité totale aujourd'hui. Mais laissez-moi vous dire qu'au moins, on a observé une petite amélioration par rapport aux années passées. Jadis, il y avait beaucoup de groupes armés. Cette plaine de la Ruzizi a servi de passage mais depuis ce temps-là, les incursions sont réduites. Au moins, la population peut circuler toute la journée comme toute la nuit sans être inquiétée », note André Byadunia, ancien coordinateur de la société civile locale.
Pour l'heure, aucune date de fin de cette opération n'a été officialisée. Le texte de l'accord entre la RDC et le Burundi n'a jamais été rendu public.