J-10 avant les élections municipales et communales, prévues le 11 décembre à Madagascar. Hier, samedi, le principal candidat d'opposition à la mairie d'Antananarivo, Tojo Ravalomanana, a sillonné la capitale, entouré de quelques centaines de partisans. Mais le candidat de la coalition Firaisankina est surtout resté en retrait derrière son père, l'ancien président malgache et ancien maire d'Antananarivo, Marc Ravalomanana. Ce dernier a en effet enchaîné les prises de parole pour dénoncer le manque de transparence, selon lui, du processus électoral à venir.
Au milieu des partisans en liesse de sa formation TIM, Marc Ravalomanana est omniprésent. Sa candidature aux élections municipales a pourtant été rejetée en septembre par la Commission électorale, faute d'avoir pu présenter un certificat de régularité fiscale.
L'ancien président ne cache pas que son fils, Tojo Ravalomanana, est un candidat de substitution. « J'ai été maire de Tananarive en 2002. J'ai souhaité être candidat, mais ils ont refusé ça, ils ont mis des barrages. Donc j'espère que mon fils Tojo Ravalomanana va le faire ».
Dans l'ombre de son père, Tojo Ravalomanana promet de répondre à la situation, selon lui catastrophique, des habitants d'Antananarivo, dont il tient le régime actuel pour responsable. « Tananarive a besoin de changement, c'est très très urgent. Il n'y a plus rien qui marche : il y a la pauvreté, il y a l'insécurité, il y a nos jeunes qui n'ont pas de travail. Même s'ils vont à l'université, après il n'y a rien. Il n'y a rien qui marche, rien du tout ».
Parmi ses partisans, la lutte contre l'extrême-pauvreté à Madagascar, est sur toutes les lèvres.
Elizabeth, 75 ans, soutient le TIM depuis plus de vingt ans. « Aujourd'hui, le prix du riz est à 3 200 ariari le kilo ; ça a beaucoup augmenté. Bon nombre de personnes n'ont pas les moyens de s'acheter du riz. Il est temps de voter pour un candidat qui n'ait pas d'affiliation avec le pouvoir actuel qui, d'ailleurs, ne tient pas ses promesses ».
Tojo Ravalomanana, espère une participation d'au moins 50 % dans la capitale. Lors du dernier scrutin municipal il y a cinq ans, à peine plus de deux électeurs sur 10 s'étaient mobilisés.