L’élection présidentielle en Côte d’ivoire est en principe prévue dans le courant du mois d’octobre 2025. Plus on s’approche de cette date fatidique, plus les forces politiques en présence commencent leur « mise au vert » pour parler comme les sportifs.
Déjà le recensement électoral et la révision du fichier électoral, qui initialement devait se tenir sur 3 semaines à partir du 19 Octobre, a été bouclé ce 17 novembre, après avoir été prolongé d’une semaine. Auparavant, il a d’ailleurs suscité un élan de suspicion d’une frange de l’opposition, qui par la déclaration du 21 Septembre à Bonoua de 15 partis, dont celui de Mme Simone Gbagbo (MGC), le PDCI, et le Parti de Charles Blé Goudé (congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples), ont alerté sur les risques conflits électoraux dû à la non transparence du processus.
Laurent Gbagbo dont qui vient d’être investi par le parti le PPA-CI, n’a pas adhéré à cette initiative, suscitant ainsi des interrogations sur une possible coalition pour faire face au pouvoir en place. Toutefois au niveau des états major, on s’organise pour ce rendez-vous, qui selon les observateurs sera sans doute, le plus disputé depuis l’après Houphouët Boigny.
Les jeux sont très ouverts malgré le silence du Président sortant Alassane Ouattara sur son éventuelle candidature, à quelque dix mois de l’élection, et qui semble verrouiller son camp.
En dehors de l’hypothèque qui pèse sur la candidature de Blé Goudé, de Gbagbo et Soro, et qui laisse croire qu’il ya une étape complémentaire à franchir. Pour cela il faudra absolument renouer les fils du dialogue politique pour que cette élection soit un moment de retour définitif à la normalité politique. Plus l’échéance approche, plus on se rend compte qu’il faut des élections inclusives, qui permettent aux candidats qui remplissent les conditions de se présenter et que le meilleur d’entre eux soit élu. Or, il ne semble pas qu’on s’oriente dans cette direction, à moins que le pouvoir en place veuille attendre le dernier moment pour lâcher du lest au moment de la réception des candidatures par la Commission Electorale Indépendante (CEI).
Faute de quoi on risque d’aller vers des lendemains incertains, parce que d’un côté comme de l’autre les candidats fourbissent leurs armes avec des alliances et des mésalliances en vue, notamment au PDCI ou Jean Louis Billon est sur le starting Block et quasiment fera face à Tidjane Thiam déjà investi par le PDCI.
Côté opposition toujours les chances de retrouvailles entre Charles Blé Goudé, qui au mois de mai a réuni son parti, qui l’a investi, et son ex- mentor sont quasi nulles, même s’il laisse planer le suspense sur sa candidature. Mais il est clair que le doute n’est plus permis lorsqu’il dit que « 2025 ne se fera pas sans nous ».
Le même son de cloche est perçu chez la seule candidate femme affirmée, Simone Ehivet Gbagbo, qui déjà demande à Laurent Gbagbo de soutenir sa candidature, sans oublier Pascal Affi Nguessan du FPI en embuscade, guettant lui aussi une hypothétique élimination judiciaire de son ex mentor Gbagbo.
On le voit donc, la période qui nous sépare de la présidentielle de Côte d’ivoire de 2025 réserve des surprises, quant à la recomposition de l’espace politique ivoirien. Qui sera sur la ligne de départ ?
Connaitra –t-on l’acte de mise à la retraite de la classe politique traditionnelle nichée dans les partis classiques, ou l’émergence sur leurs flancs de nouvelles figures politiques ?
Cette veillée d’arme, ou si l’on veut cette période préélectorale laisse croire que la dure loi de la politique qui veut qu’on procède par addition plutôt que par soustraction, s’imposera aux acteurs qui veulent un tant soit peu arriver au sommet. Des alliances vont se faire quelle qu’en sera la forme.