Guinée: Conférence débats sur les VBG - L'intégralité du discours de madame Mariama Diallo Sy présidente de AWLN Guinée et du REFAMP

1 Décembre 2024
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Mesdames et Messieurs,

Chers invités et partenaires,

Je m'adresse à vous ce matin, à l'occasion de cette conférence-débat, organisée en partenariat avec le Ministère de la Promotion Féminine, de l'Enfance et des Personnes Vulnérables. Ce moment de réflexion et d'échange s'inscrit dans le cadre des 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), une campagne mondiale qui nous interpelle tous, en Guinée comme ailleurs.

Ces violences, qui touchent particulièrement les femmes et les filles, ne sont pas des incidents isolés, mais un problème systémique profondément ancré dans nos structures sociales et culturelles. Aujourd'hui encore, une femme sur trois dans le monde a été victime de violence physique ou sexuelle - le plus souvent par un partenaire intime, selon ONU Femmes. En Guinée, les chiffres sont tout aussi alarmants : près de 80% des femmes et filles âgées de 15 à 64 ans ont subi une forme de violence, et seulement une faible proportion d'entre elles reçoivent l'aide dont elles ont besoin.

Ces chiffres ne racontent qu'une partie de l'histoire. Ils ne peuvent exprimer toute la douleur, les souffrances et les espoirs brisés. Ils ne peuvent non plus décrire les tragédies comme celles de Aïsha Bah et Mariama Dalanda Barry, deux jeunes filles qui nous ont été arrachées dans des conditions insupportables.

Avant d'aller plus loin, je vous invite à observer une minute de silence en leur mémoire et en celle de toutes les victimes de violences basées sur le genre.

(Minute de silence)

Merci.

Mesdames et Messieurs,

Face à cette réalité, il est de notre devoir collectif de dire non à l'indifférence et de poser des actions concrètes. Cette conférence-débat, qui met l'accent sur les enjeux des VBG et les mécanismes de prévention, est un pas important vers cet objectif. Nous devons utiliser cet espace pour non seulement comprendre la portée du problème, mais aussi réfléchir ensemble à des solutions efficaces.

En ma qualité de présidente du Réseau des Femmes Leaders africains chapitre Guinée (AWLN Guinée) et du Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires de Guinée (REFAMP), je tiens à rappeler que nous nous engageons activement à lutter contre les violences faites aux femmes et à promouvoir leur autonomisation à travers :

Le plaidoyer: nous oeuvrons pour l'adoption et l'application rigoureuse de lois protégeant les femmes et les filles contre toutes formes de violence.

La sensibilisation communautaire: nous intervenons directement auprès des communautés, particulièrement en milieu rural, pour déconstruire les normes qui justifient ou tolèrent ces violences.

L'autonomisation économique : nous sommes convaincus qu'une femme économiquement indépendante est moins exposée à des situations de violence et plus apte à s'en sortir.

Ces actions ne seraient pas possibles sans le soutien de nos partenaires, auxquels je tiens à exprimer ma gratitude : notre ministère de tutelle, le système des Nations Unies en Guinée, le corps diplomatique, le secteur privé ainsi que les ONG.

Mesdames et Messieurs,

Laisser perdurer les violences basées sur le genre, c'est condamner notre avenir. Il est temps d'agir, de briser les silences et de transformer les promesses en réalités tangibles. La Guinée a besoin de femmes fortes, épanouies et en sécurité, car c'est par elles que se construisent les sociétés les plus résilientes.

Mesdames et Messieurs,

Le thème de cette conférence-débat, axé sur les enjeux liés aux VBG et les mécanismes de prévention, est d'une importance capitale. Il nous offre l'opportunité de réfléchir ensemble aux stratégies efficaces pour prévenir ces violences et protéger les victimes. Les échanges que nous aurons aujourd'hui permettront de partager des expériences, d'identifier des bonnes pratiques et de renforcer notre collaboration pour une action concertée. Je vous invite donc à participer pleinement à cette conférence-débat, à poser les questions difficiles et à imaginer avec nous des réponses courageuses.

Les femmes et les filles de Guinée ne doivent plus attendre. Nous avons la responsabilité et le pouvoir de créer un avenir où chaque femme, chaque fille pourra vivre dans la dignité, la sécurité et la liberté.

Ce combat est non seulement juste, il est nécessaire. Refuser de le mener, c'est trahir nos valeurs et nos principes les plus fondamentaux.

Nous avons le devoir et nous allons nous donner le pouvoir de bâtir une Guinée plus juste, plus équitable et plus humaine. Unissons nos voix et la force de nos actions pour mettre fin aux violences basées sur le genre.

Je vous remercie pour votre attention et votre engagement indéfectible.

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