Au Congo, ce lundi 2 décembre, cela fait deux mois que la grève des enseignants de l'université publique de Brazzaville a débuté. Et, sans aucune avancée significative, ils ne sont pas prêts à lever le mouvement, selon l'intersyndicale des enseignants, qui estime que le gouvernement est responsable de cette situation. Et les étudiants s'impatientent.
La cour de l'École normale supérieure du Congo est désertée par les étudiants depuis deux mois. Les amphithéâtres et autres salles de cours sont fermés et pas prêts de rouvrir, selon Jean-Didier Mbelé, président de l'intersyndicale des enseignants de l'université Marien Ngouabi : « Nos revendications restent les mêmes. À ce jour, le gouvernement ne nous a payé qu'un seul mois de salaire sur les quatre mois dus. Le gouvernement doit jouer sa partition en nous conviant aux négociations le plus vite possible. La balle est dans le camp du gouvernement de la République », insiste-t-il.
Conscient du retard accumulé par les étudiants, Romain Vivien Manangou, enseignant-chercheur de l'université, demande lui aussi au gouvernement de prendre au sérieux les revendications : « Que l'État qui paie avec régularité les fonctionnaires de l'État, fasse aussi un effort pour payer avec régularité les enseignants de l'université. C'est tout ce que nous demandons ! Un regard attentif de la part de l'État ».
Les étudiants impactés par ce mouvement très suivi demandent un dénouement rapide... Sous couvert d'anonymat, ils ne cachent pas leurs inquiétudes. « Notre crainte, c'est une année blanche », nous confie un étudiant. « Que les problèmes liés à la jeunesse soient réglés le plus tôt possible. C'est le souhait de tout le monde. ».
Déclenchée depuis le 1eᣴ octobre à cause des impayés (salaires en retard et heures supplémentaires depuis 2018), c'est la deuxième grève de l'année 2024, et les raisons sont toujours les mêmes. Le premier mouvement, en juillet dernier, avait duré une quarantaine de jours.