L'affaire du terrain de BAT (British American Tobacco) à Bastos illustre les dynamiques complexes du pouvoir camerounais, mettant en scène un conflit ouvert entre le ministre Eyebe Ayissi et les instructions présidentielles de Paul Biya.
Chronologie des événements clés :
- Mars 2024 : Première contestation du terrain
- 20 juin 2024 : Arrêté de dépossession totale de BAT
- 26 juin 2024 : Intervention de la présidence
- 31 juillet 2024 : Annulation initiale de l'arrêté
- 25 novembre 2024 : Volte-face spectaculaire
Les principaux points de tension :
1. Retrait de 4 hectares initialement, puis menace de perdre 18 hectares
2. Intervention de l'avocat Chi Nouako, figure controversée
3. Rétrocession des parcelles à des familles spécifiques
4. Réaction diplomatique et présidentielle immédiate
Le ministre Eyebe Ayissi justifie sa décision par une "interprétation extensive" des instructions présidentielles. Sa lettre du 25 novembre 2024 rétablit l'arrêté initial de déchéance des droits de BAT, consolidant le retrait partiel du terrain.
BAT dénonce une mafia foncière et appelle à l'intervention directe de Paul Biya, accusant certains hauts responsables de vouloir s'approprier illégalement le terrain.
Les enjeux sont multiples :
- Respect de l'état de droit
- Transparence des procédures foncières
- Ingérence potentielle dans les décisions présidentielles
- Protection des investissements étrangers
Cette affaire révèle les tensions internes au régime camerounais, où des ministres semblent défier ouvertement les instructions présidentielles, remettant en question la solidité et l'unité du pouvoir.
L'intervention de Paul Biya sera décisive pour trancher ce conflit qui dépasse la simple question foncière et touche aux équilibres politiques internes.
La société BAT maintient sa position et ses droits, attendant une résolution définitive qui pourrait avoir des implications diplomatiques et économiques majeures pour le Cameroun.
Ce bras de fer illustre la complexité des mécanismes de pouvoir et de propriété dans un contexte politique hautement sensible, où les intérêts personnels semblent primer sur les procédures légales.