Le Centre de Recherche sur la Population et la Santé en Afrique (APHRC) et l'Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) ont organisé, le vendredi 29 novembre 2024 à Ouagadougou, une session de dialogue avec les médias pour présenter les résultats d'une étude sur l'amélioration de la santé et des droits sexuels et reproductifs des adolescents et jeunes.
Dans le but d'impliquer davantage les médias dans l'amélioration de la santé et des droits sexuels et reproductifs des adolescents et des jeunes, l'APHRC a initié cette rencontre d'échange avec les journalistes le vendredi 29 novembre à Ouagadougou.
Pour l'anthropologue et chercheuse au Centre Africain de Recherche en Santé des Populations, basé au Kenya, Dr Ramatou Ouédraogo, cet atelier a pour objectif de discuter avec les journalistes et de leur fournir des conseils pratiques sur la manière de s'engager efficacement avec les médias pour promouvoir la santé sexuelle et reproductive.
Elle s'inscrit dans le cadre d'une étude menée en 2021 sous la direction de l'Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de l'Université Joseph Ki-Zerbo. L'étude fait partie d'un programme de recherche intitulé Défier les Politiques d'Exclusion Sociale, visant à combler les lacunes en données scientifiques sur des thématiques cruciales, telles que l'impact des grossesses chez les adolescentes.
En combinant des approches quantitatives et qualitatives, l'équipe de recherche a recueilli les témoignages d'adolescentes enceintes ou mères. Pour elle, les résultats de cette étude sont préoccupants. Dr Ouédraogo a expliqué que « les adolescentes enceintes sont souvent exclues du système scolaire, soit par stigmatisation, soit en raison de l'absence de soutien familial ou institutionnel. Certaines se retrouvent dans la rue ou dans des centres d'accueil, tandis que d'autres abandonnent leurs études faute de garde pour leur enfant, malgré des lois encourageant leur maintien à l'école ». Selon elle, cette exclusion a des conséquences à long terme, réduisant leurs opportunités professionnelles et leur autonomie.
Face à ces résultats préoccupants, Dr Ouédraogo a lancé un appel aux médias pour plus d'implication dans les productions médiatiques concernant les droits des adolescentes enceintes et mères. « Nous croyons fermement au pouvoir des médias pour influencer les mentalités et provoquer des changements. En partageant les résultats de cette recherche, vous pouvez sensibiliser le public, plaider en faveur de politiques inclusives et encourager les communautés, les familles et les décideurs à soutenir ces adolescentes », a-t-elle souligné. Elle a exprimé l'espoir que cette collaboration marque le début d'un partenariat durable et fructueux.