Discrètement mais sûrement, la littérature malgache possède une belle relève, des femmes surtout comme Mampianina Randria, une des surprises du « Salon idées cadeaux » à Ibis Ankorondrano. Un samedi pour la littérature jeunesse.
La météo a été clémente avec le « Salon idée cadeaux » à l'hôtel Ibis Ankorondrano, samedi après-midi. Le temps de découvrir le stand de l'association des libraires et la bonne santé de l'édition jeunesse malgache, avec des autrices hors des sentiers battus. Parmi elles, Mampianina Randria avec son conte moderne bilingue (traduction en malgache de Roel Ranarivelo) « Ikalamara » aux éditions Karné. Elle y aborde le périple initiatique de Mavo.
Une « petite fille qui essaie de comprendre le monde à travers les couleurs », révèle l'autrice. La petite héroïne part ainsi à la découverte du monde, de son monde, riche en nuances. Entre l'émerveillement et la confrontation parfois douloureuse avec la réalité, sa réalité. « Au début, elle ne s'assumait pas en tant que fille de couleur ». Au fil de ses découvertes, « elle finit par accepter qui elle est. Et c'est tout un nouveau monde, de diversité culturelle, de richesse culturelle qui évolue à travers son regard. « C'est un album jeunesse parce qu'il est accompagné d'illustration de la géniale Ef », soutient Mampianina Randria. Cette dernière a eu le flair, dans un style d'écriture simple et introspective, d'intégrer la symbolique malgache des couleurs grâce à une structure particulière du texte.
« Un paragraphe, une couleur ». Avec sa créativité, l'écrivaine est maintenant attendue pour de grands romans. Mampianina Randria fait partie de la nouvelle génération d'auteure du pays. Durant le sommet de la Francophonie en 2016 à Madagascar, elle fournit ses premiers écrits au « concours d'écriture de nouvelles ». Rapidement, elle trouve dans le monde du livre ses repères. 2017, membre de l'organisation d'ateliers et de manifestations littéraires à travers tout le pays.
La jeune femme s'engage dans des causes liées au droit à l'éducation, l'information « et surtout le respect de la diversité culturelle ». Aujourd'hui, son travail est lié à un organisme international de coopération via une agence de communication. Depuis tout ce temps, elle a déjà publié entre autres « Exilé dans la brousse » pour le recueil « Francophonie : terres de rencontre » (2017) ; « Le détonateur », pour le recueil « Ce jour-là » (2021) aux éditions Pangolin et traduit en portugais; ou encore, « Éternellement elle » » (2021), une nouvelle dans les Lettres de Lémurie. Du même éditeur, Karné, le conte « Il faut vaincre Trimobe » d'Andrea Razafi a aussi été présenté aux côtés d'« Ikalamara ».