Depuis deux jours, on est entré dans le mois le plus attendu de l'année, le mois le plus magique, le mois de toutes les fêtes, le mois de tous les espoirs. Eh oui, malgré les voeux que l'on se fait en début d'année, le bilan n'est pas souvent celui qu'on attendait. Mais malgré toutes les difficultés traversées, toutes les épreuves subies, toutes les illusions perdues, décembre est toujours accueilli comme une délivrance, comme un accomplissement, comme un nouvel élan.
Toute l'année, on a trimé pour pouvoir faire la fête en décembre. On peut se passer de beaucoup de choses dans l'année, mais on ne peut pas se permettre de surfer sur décembre. C'est d'autant plus vrai que cette année a été marquée par des difficultés socio-économiques intenses, avec la pénurie d'eau et le délestage. Des problèmes qui ont hypothéqué les activités génératrices de revenus des entreprises et de la population en général. Des solutions ont été adoptées mais les soucis ne sont pas totalement résolus. Ils sont encore bel et bien là, avec moins d'acuité certes, mais bien présents au quotidien.
Décembre arrive au moment où le Parlement a voté le budget de l'État. Plusieurs nouvelles taxes figurent dans cette loi de finances pour renflouer la caisse de l'État. Les prix des marchandises vont sûrement flamber, au grand dam des consommateurs, dont celui du carburant. Les coupures d'électricité et d'eau vont encore durer le temps que les solutions durables se mettent en place. Les lendemains ne s'annoncent pas particulièrement brillants mais c'est ainsi depuis plusieurs décennies. D'une année à l'autre, c'est de plus en plus difficile. Mais les conjonctures n'ont jamais empêché la population de célébrer Noël, chacun à sa façon et selon ses possibilités. S'il faut attendre que toutes les difficultés se dissipent pour fêter la Nativité, Noël pourrait être rayé du calendrier.
Cependant, il faut dire que ceux qui n'ont pas les moyens de fêter Noël sont de plus en plus nombreux. Le pouvoir d'achat s'est effrité et les nouveaux pauvres sont de plus en plus nombreux. Noël est souvent l'occasion pour certaines personnes de se faire remarquer en venant au chevet des familles nécessiteuses. Une pratique gênante et intéressée, souvent avec des visées politiques. C'est bien de donner des vêtements et des victuailles aux pauvres mais c'est mieux de penser à leur donner de quoi subvenir à leurs besoins toute l'année. La prière que l'on doit faire est ainsi de demander à celui qui a eu l'idée d'alterner le jour et la nuit, de faire en sorte que tous les jours de l'année soient Noël dans le calendrier. Il peut tenir un miracle non?