Au Togo, il existe un numéro vert gratuit pour dénoncer les viols et tentatives de viol. Le 1014, récemment mis en place par le ministère de la Sécurité et de la protection civile, est un centre d'appels joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Mais pour la coordinatrice des programmes du GF2D, une ONG dans le droit des femmes, il ne fait pas oublier la sensibilisation en amont.
Gina Bayi Adekambi est la coordinatrice des programmes du GF2D (Groupe de réflexion et d'action, Femme, Démocratie et Développement), une ONG engagée dans la promotion des droits des femmes au Togo. Pour elle, la mise en place de ce numéro vert est une initiative positive et nécessaire. Mais il ne faut pas oublier la sensibilisation en amont, ni la prise en charge des victimes.
« Cette plateforme permettra d'avoir déjà une réponse rapide à la préoccupation de ces survivantes de violences, explique-t-elle au micro de Magali Lagrange de la rédaction Afrique. Et ce, même si ces violences restent un problème majeur dans la plupart de nos sociétés. Ces violences sont souvent commises dans l'ombre et restent largement sous-déclarées en raison de la peur des représailles, de la stigmatisation, ou du manque de confiance dans les institutions qui existent déjà. »
« Il ne faut pas oublier de sensibiliser toute la Communauté à la dénonciation de ces violences, poursuit Gina Bayi Adekambi. Donc, il faut une éducation à la base, il faut des campagnes médiatiques tout autour. Au-delà de ce numéro vert, de ce signalement des violences, il faudrait avoir une approche de prise en charge holistique pour ces survivantes-là, qu'on puisse assurer la confidentialité et que on puisse quand même protéger celles qui, déjà, ont le courage de dénoncer ces violences sexuelles, pour que d'autres puissent emboîter le pas. »