Elle recommande, entre autres, au ministère en charge de l'Agriculture de mettre en place et d'opérationnaliser l'Organisme de gestion et les Fonds de Remise en Etat et d'Entretien des RHA.
La Cour des comptes a effectué l'audit des mécanismes d'appui à la gestion des réseaux hydroagricoles (RHA) en vue de contribuer à l'amélioration de la production rizicole dans les régions Alaotra Mangoro et Boeny. Elle a décelé des lacunes dans la prise en charge de ces RHA par l'État. Par exemple, les infrastructures non transférables ne sont pas suffisamment réhabilitées et il n'y a pas eu de mise en place d'une structure chargée de collecter et gérer des fonds de remise en état et d'entretien des RHA.
De plus, les actions de l'État pour protéger l'environnement sont insuffisantes, ne parvenant pas, entre autres, à prévenir la formation de «Lavaka» dans les bassins versants et l'ensablement des rizières et des RHA. Ainsi, la capacité de stockage des barrages de retenue diminue et entraîne une augmentation des coûts entre 500 à 1000 USD/Ha.
Base de données
La Cour a noté une défaillance dans la prise en charge des RHA transférables et des retards dans la mise à jour des bases de données. Cette dernière constatation est importante car chaque année des réseaux sont endommagés par les cyclones et leur remise en état dépend de la qualité de l'évaluation précise des dégâts et des coûts de réhabilitation. Si les études tardent et que les données ne sont pas mises à jour, la programmation des activités de remises en état et d'entretien risque de ne pas refléter les véritables besoins.
Mesures prises
Elle a procédé également à l'audit de performance des mesures prises dans le cadre de la lutte contre l'insécurité alimentaire dans le Sud du pays qui se heurte à des obstacles majeurs à plusieurs niveaux : politique, structurel, financier, infrastructurel et culturel. Il n'existe pas de politique nationale cohérente sur la sécurité alimentaire, malgré des engagements internationaux...Les ressources allouées par l'Etat à l'agriculture et aux infrastructures liées (eau, routes) sont insuffisantes, avec un budget bien en-deçà des engagements pris (4,18% au lieu des 10% inscrits dans la déclaration de Maputo de l'Union africaine du 12 juillet 2003).