Cette année, la Journée mondiale pour la lutte contre le sida a été célébrée à Antsiranana, le dimanche 1 décembre dernier. Entre prière dominicale et sensibilisation, les acteurs ont été rincés par la pluie. Bénédiction ou purification, Dieu seul le sait. La ville du Varatraza est déclarée zone rouge. Une statistique globale par laquelle les agents de santé avancent bien que les chiffres exacts ne sont guère publiés.
Le Sida, cette maladie sexuellement transmissible persiste. Pourtant, bon nombre de personnes considèrent cette pathologie dangereuse inexistante. De ce fait, il est très difficile pour les médecins de convaincre leurs concitoyens de faire un test de dépistage. Donc la lutte contre le VIH nécessite du courage de la part des médecins.
Six jours après, l'Église catholique fêtera l'immaculée conception de la vierge Marie. Une solennité à ne surtout pas rater quand on est candidat aux municipales. Une occasion d'aller à l'église, rien que pour le paraître. Le lendemain, ce sera le dernier jour de la campagne électorale, un faradoboka digne d'une surprise-partie puisque les 1 695 communes du pays vont tout faire afin de gagner le coeur de la population.
Sûrement, la plupart vont sortir le peu qu'ils ont dans leurs petits portefeuilles. Le 10 décembre, silence électoral, calme avant le brouhaha des sympathisants lors du dépouillement des votes à partir de 18h. Suite logique, le « gagnant provisoire » organise un cortège avec ses fidèles convaincus. Quant aux perdants, ils vont déposer une plainte pour accuser leurs compétiteurs victorieux de transgresser la loi électorale.
Pourvu que le fameux « Azo raisina fa tsy mitombona » - « recevable mais sans fondement » ne jaillisse encore de la bouche du président de la Haute Cour Constitutionnelle. Bien entendu, le sujet sur les élections municipales sera toujours abordé jusqu'à l'investiture des élus. Ces derniers vont passer de joyeuses fêtes de Noël, de la Saint-Sylvestre et de Nouvel an avec leur famille ainsi que leurs proches, pendant que les losers se tiennent la tête à compter les lourdes dépenses, voire l'endettement monstre !
Et qu'en est-il du peuple malgache ? Certains passent leur vie à faire le bilan. 2024 semble être une année stagnante pour les autres. Vivant sous le seuil de pauvreté, les Malgaches essaient quand même de grimper. Malheureusement le poids du fardeau les empêche de prendre de l'altitude... Les fonctionnaires à la chemise délavée ont hâte de voir le président de la République sur leur petit écran le 31 décembre prochain, pas pour la rétrospective, mais pour la déclaration d'augmentation de salaire. Espérons qu'il ne prenne pas de la main gauche ce qu'il a donné de la main droite !