Le contrat de gestion de la forêt de Vohibola III située dans la zone protégée COFAV (Corridor Forestier Ambositra-Vondrozo), a été renouvelé pour la communauté de base VOI Parc Zafimaniry dans la commune rurale d'Ambohimitombo, district d'Ambositra, région d'Amoron'i Mania.
« Ce contrat de gestion d'une durée de cinq ans, a été signé par la VOI et la direction régionale du ministère de l'Environnement et du Développement durable d'Amoron'i Mania en septembre dernier. Nous assurons ainsi la gestion de la forêt de Vohibola étalée sur une superficie de plus de 1 690 ha. Les membres de la VOI comptent à peu près 500 personnes âgées de plus de 18 ans, issus des trois fokotany dans la commune », a expliqué Rasoambolaniaina Razanajao, présidente de l'association Parc Zafimaniry. Et elle de préciser que la mission de cette communauté de base consiste à gérer d'une manière durable la zone délimitée dans cette Aire protégée tout en protégeant la faune et la flore qui s'y trouvent.
Développer le tourisme
Pour ce faire, cette association s'engage à effectuer systématiquement les patrouilles dans la forêt, et ce, avec l'appui de Conservation international dans le cadre de la mise en oeuvre du projet « Paysages Durables dans l'Est de Madagascar », financé par Green Climate Fund.
« Nous sommes équipés de GPS pour réaliser ces patrouilles communautaires visant à évaluer les pressions sur la forêt et à identifier de nouvelles espèces. En outre, une alerte est lancée en cas de détection de foyer de feu à l'intérieur de la forêt sous notre gestion et toute la population est ensuite mobilisée pour l'éteindre. Nous nous chargeons de découvrir les commanditaires de ces actes tandis que les autorités compétentes s'occupent de leur arrestation. Dans tous les cas, nous ne ménageons pas nos efforts pour sensibiliser nos pairs quant aux services éco-systémiques rendus en protégeant les forêts. Bon nombre d'entre eux sont convaincus que cela nous permet d'avoir des sources d'eau en permanence tout en vivant dans un environnement sain, loin de la pollution ainsi que d'être résilients face au changement climatique. Du coup, ces pressions anthropiques ont diminué cette année. On commence même à développer le tourisme. On y voit entre autres, des Américains et des Italiens ainsi que des nationaux, accompagnés d'un guide et de nos patrouilleurs. Ils s'intéressent à notre faune comme les lémuriens, les coqs sauvages et le « fosa » ainsi qu'à la chute d'eau d'Antazonana et à la culture Zafimaniry», a poursuivi Rasoambolaniaina Razanajao.
Restauration de forêts
Dans la foulée, Esther Rasoamiaramanana, une paysanne formatrice au sein de l'association féminine « Liam-pivoarana » a pu développer des activités génératrices de revenu, grâce à l'appui de Conservation international via le projet « Paysages Durables dans l'Est de Madagascar ». « Nous avons été dotés de semences de café et de haricot ainsi que des boutures d'ananas. Des formations sur l'application de l'agro-foresterie sont également reçues. En attendant la récolte de café, on a déjà enregistré une production doublée pour les autres spéculations. Je forme ensuite les membres de notre association. Grâce à ces résultats, nous sommes toutes persuadées qu'il ne faut plus s'introduire dans les forêts mais au contraire les protéger », a-t-elle témoigné.
Par ailleurs, CI a appuyé et formé les pépiniéristes membres de la VOI Parc Zafimaniry. « Nous produisons notamment des jeunes plants d'arbres fruitiers et de café arabica ainsi que d'espèces autochtones telles que le « hintsy », « mandrorofo », « Albizia » et le palissandre. Plus d'une dizaine de milliers de jeunes plants ont déjà été distribués aux membres pour la restauration forestière, entre autres. Notre objectif est de fournir encore 10 000 jeunes plants de différentes espèces pour cette campagne de reboisement », a fait savoir Célestine Rasoamahanitriniala, une pépiniériste.
De son côté, Zo Pierrot Rakotoarison, technicien de CI dans l'antenne Ambositra a déclaré que toutes les espèces autochtones identifiées dans la forêt sont transportées au niveau de la pépinière en vue d'une expérimentation. « Certaines espèces ont pu repousser. Nous allons les utiliser pour la restauration de forêts. Les autres espèces comme le café et les jeunes plants à croissance rapide sont également développées afin d'améliorer les conditions de vie de la population locale », a-t-il conclu.