Une richesse à l'existence délicate, qui mérite une protection rapprochée. « Depuis la nuit de 1er décembre 2024, la pêche aux crevettes a été suspendue sur l'ensemble des zones maritimes de Madagascar, et ce, jusqu'à la nuit du 28 février», selon un communiqué du ministère de la Pêche et de l'Économie bleue, MPEB.
Cette pause annuelle est à double facette. Si elle affecte les revenus de ceux qui vivent de la filière, en retour, elle garantit la survie des stocks marins, déjà exposés à d'autres aléas comme la pollution sous toutes ses formes et les effets du changement climatique.
Le MPEB insiste sur le caractère vital de cette mesure : « Cette décision fait suite à des mesures de régulation visant à préserver les ressources maritimes et à garantir la durabilité de la pêche. Les entreprises de pêche, les collecteurs de produits marins ainsi que les magasins de vente de produits de la mer sont invités à déclarer leurs stocks de crevettes (makamba) entre le 30 novembre et le 9 décembre 2024. Ces déclarations doivent être effectuées auprès des bureaux régionaux de la pêche et de l'économie bleue ». Il est à noter que cette obligation s'étend également aux prestataires de services liés à cette activité. La pêche au makamba constitue une source de revenus significative pour Madagascar.
Cependant, un conflit d'intérêts semble inévitable. Tous les acteurs le reconnaissent, cette suspension même temporaire, bien que nécessaire pour la préservation de l'espèce, génère un défi pour le secteur, qui devra apprivoiser les conséquences économiques comme corollaires. « Cette suspension, qui se produit chaque année pendant trois mois, est une période difficile pour nous, pêcheurs, car une grande partie de nos revenus dépend de cette activité. Cependant, nous comprenons que ces mesures sont nécessaires pour préserver les ressources maritimes et assurer la pérennité du secteur», reconnaissent ceux qui manient les filets.