Afrique: Deuxième réunion du Comité d urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la recrudescence de la mpox (variole en 2024

communiqué de presse

Le Directeur général de l'OMS transmet ci-après le compte rendu de la deuxième réunion du Comité d'urgence du Règlement sanitaire international (2005) (RSI) concernant la recrudescence de la mpox en 2024, laquelle s'est tenue le vendredi 22 novembre 2024 de 12 heures à 17 heures (HNEC).

Malgré des progrès accomplis dans la lutte contre la propagation de la mpox grâce aux efforts de riposte nationaux et internationaux, le Comité a noté l'augmentation et la propagation géographique continues des cas de mpox, en particulier ceux dus à une infection par le clade Ib du virus de la mpox, la nécessité d'engagements nationaux plus forts compte tenu des défis opérationnels sur le terrain, ainsi que l'obligation d'élaborer et de maintenir une riposte cohérente dans les pays et parmi les partenaires. Le Comité a exprimé l'avis selon lequel l'événement continue de répondre aux critères d'une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) et a fait part de son point de vue sur les recommandations temporaires proposées.

Le Directeur général de l'OMS exprime ses plus sincères remerciements au Président, aux membres et aux conseillers du Comité. Le Directeur général de l'OMS souscrit à l'avis du Comité selon lequel l'événement demeure une urgence de santé publique de portée internationale pour les raisons exposées dans le compte rendu ci-dessous, et émet des recommandations temporaires révisées en relation avec cette urgence, lesquelles sont présentées à la fin du présent document.

Compte rendu de la réunion

Seize (16) membres et deux conseillers du Comité d'urgence ont été convoqués à une réunion tenue par visioconférence sur Zoom, le vendredi 22 novembre 2024, de 12 h 00 à 17 h 00 (HNEC). Treize (13) des 16 membres et un des deux conseillers ont participé à la réunion.

Le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a laissé au Directeur général adjoint de l'OMS le soin de souhaiter la bienvenue aux membres et conseillers du Comité, et a invité les responsables gouvernementaux à s'exprimer devant le Comité au nom des cinq États Parties invités - le Burundi, le Kenya, l'Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

Le Directeur général adjoint de l'OMS a rappelé que la détermination de l'urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), le 14 août 2024, était un appel lancé aux autorités nationales pour qu'elles investissement fortement dans la lutte contre la transmission du virus de la mpox (MPXV), en mettant l'accent sur le clade Ib, afin de réduire le risque de propagation internationale de la maladie, et pour que la communauté internationale agisse de manière cohérente et ferme avec tous les outils et ressources disponibles pour combattre ce fléau.

Soulignant l'évolution de la mpox dans le monde (voir la rubrique « Session ouverte aux représentantes et aux représentants des États Parties invités à présenter leurs vues »), le Directeur général adjoint de l'OMS a souligné que, depuis la dernière réunion du Comité en août 2024, la situation est devenue plus complexe et continue de requérir une action internationale coordonnée dans tous les pays et en particulier dans ceux enregistrant un nombre limité de cas de mpox avant qu'une propagation plus importante ne se produise. Il a rappelé les collaborations et les efforts constructifs de l'OMS et de nombreux partenaires, notamment les Centers for Disease Control and Prevention d'Afrique (CDC d'Afrique), pour intensifier la riposte aux niveaux régional, national et infranational ; et la mise en place, par l'OMS et ses partenaires, du Mécanisme d'accès et d'allocation (AAM) dans le cadre du Réseau intérimaire de contre-mesures médicales approuvé par les États Membres de l'OMS, afin de soutenir l'allocation et la distribution équitables des vaccins, des traitements et des produits de diagnostic. Le Directeur général adjoint de l'OMS a évoqué un certain nombre de défis auxquels les États Parties sont confrontés pour interrompre la transmission de la mpox, notamment un certain nombre d'urgences sanitaires concomitantes et de priorités sanitaires concurrentes, nécessitant obligatoirement un engagement politique et des ressources pour intensifier davantage les interventions ciblées et intégrées au niveau local.

La représentante du Bureau du Conseiller juridique a rappelé aux membres et aux conseillers les rôles et les responsabilités qui étaient les leurs et elle a présenté le mandat qui incombait au Comité d'urgence en vertu des articles applicables du RSI. Le responsable des questions d'éthique du Département Conformité, gestion des risques et éthique a présenté aux membres et aux conseillers les grandes lignes du processus de déclaration d'intérêts de l'OMS.

Les membres et les conseillers ont été informés qu'il leur incombait individuellement de signaler à l'OMS, aussi rapidement que possible, tout intérêt de nature personnelle, professionnelle, financière, intellectuelle ou commerciale pouvant donner lieu à un conflit d'intérêts effectif ou apparent. Il leur a en outre été rappelé qu'ils étaient tenus de respecter le caractère confidentiel des débats de la réunion et des travaux du Comité. Le cas de chaque membre et conseiller a été examiné et aucun conflit d'intérêts n'a été relevé.

Le Président a commencé par présenter les objectifs de la réunion : donner au Directeur général des orientations quant à la question de savoir si l'événement constitue toujours une USPPI et, le cas échéant, formuler des avis sur un éventuel projet de recommandations temporaires.

Session ouverte aux représentantes et représentants des États Parties invités à présenter leurs vues

Le Secrétariat de l'OMS a présenté un aperçu de la situation épidémiologique mondiale de la mpox, tous clades du MPXV confondus, soulignant que, depuis la dernière réunion du Comité en août 2024, la transmission du MPXV a été signalée dans les six Régions de l'OMS. Alors que la Région africaine de l'OMS est celle qui enregistre le plus grand nombre de cas de mpox dus aux clades Ia, Ib et IIa, la mpox dans la Région OMS du Pacifique occidental a progressé en raison d'une flambée du clade IIb du MPXV, signalée en Australie, chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

En ce qui concerne la propagation du clade Ib du MPXV dans la Région africaine de l'OMS, depuis la dernière réunion du Comité, le Secrétariat de l'OMS a indiqué que les foyers de transmission se trouvent en RDC, le clade Ib étant désormais détecté dans six provinces, notamment dans la zone urbaine de la capitale Kinshasa. Le clade Ib du MPXV s'est également propagé dans les pays voisins, notamment au Burundi (2 083 cas de mpox, en hausse dans les zones urbaines de Bujumbura et Gitega) et en Ouganda (582 cas de mpox, en hausse dans la capitale Kampala) avec une transmission communautaire persistante établie ; et au Kenya (17 cas de mpox) et au Rwanda (37 cas de mpox) avec des grappes de cas de mpox (données communiquées au 19 novembre 2024).

En outre, des cas d'infection par le clade Ib du MPXV liés à des voyages, pour la plupart épidémiologiquement liés aux pays susmentionnés, ont été détectés dans huit pays des régions de l'OMS suivantes : Région africaine (Zambie et Zimbabwe) ; Région des Amériques (États-Unis d'Amérique) ; Région européenne (Allemagne, Suède et Royaume-Uni, avec dans ce dernier pays, une transmission constatée au sein du foyer abritant le cas) ; et Région de l'Asie du Sud-Est (Inde et Thaïlande).

Les données disponibles au niveau infranational en RDC montrent que la dynamique de transmission du clade Ib du MPXV observée change au fil du temps et varie selon les zones de santé touchées. Depuis que le clade Ib du MPXV a été détecté pour la première fois en septembre 2023 dans la province du Sud-Kivu dans la zone de santé de Kamituga, le groupe d'âge le plus touché n'est plus celui des adultes, où la transmission a été observée pour la première fois et semble avoir été entretenue par contact au sein de réseaux liés au commerce du sexe, mais les groupes d'âges représentant des personnes plus jeunes, y compris les enfants, et où la transmission se fait dans le cercle familial et probablement au sein de la communauté par contact physique étroit.

Les mêmes caractéristiques épidémiologiques sont observées dans la capitale Kinshasa, où l'épidémie est en grande partie due à une transmission entre adultes, mais où de plus en plus de cas concernant des enfants sont signalés à la suite de contacts physiques étroits au sein des ménages et/ou de la communauté. Il convient de noter que, indépendamment des clades du MPXV en circulation, les adultes de 50 ans ou plus sont moins touchés, probablement en raison de l'immunité conférée par une vaccination antérieure contre la variole.

Le Secrétariat de l'OMS a indiqué que les informations sur la mortalité dans les cas confirmés de mpox, quel que soit le clade du MPXV, sont limitées. En RDC, sur la base des données de surveillance syndromique de routine, les décès attribués à la mpox sont plus nombreux dans les zones rurales où le clade Ia du MPXV est connu pour être endémique - avec des taux de létalité variables observés dans ces zones, mais systématiquement plus élevés chez les enfants de moins de 5 ans.

En dehors de la RDC, des décès associés à une infection par le clade Ib du MPXV ont été signalés au Burundi (1), en Ouganda (2) et au Kenya (1).

Le Secrétariat de l'OMS a présenté son évaluation du risque par clades du MPXV et l'a exprimé en termes de risque global pour la santé publique lorsqu'un ou plusieurs clades sont en circulation, et en termes de risque de propagation nationale et internationale. Cette évaluation se présente comme suit : Clade Ib - risque pour la santé publique élevé et risque de propagation nationale/internationale élevé ; Clade Ia - risque pour la santé publique élevé et risque de propagation nationale/internationale modéré ; Clade II - risque pour la santé publique modéré et risque de propagation nationale/internationale modéré.

Le Secrétariat de l'OMS a par la suite fait le point sur les mesures prises par l'OMS, avec les États Parties et les partenaires, à la suite de la publication des recommandations temporaires le 19 août 2024, de la reconduction des recommandations permanentes relatives à la mpox, et de l'appel de l'OMS sur l'urgence de santé publique 2024 liée à la mpox (document en anglais), et sur la base des documents en anglais suivants : WHO Mpox global strategic preparedness and response plan, September 2024-February 2025, Africa CDC-WHO Mpox Continental Preparedness and Response Plan for Africa, September 2024-February 2025, et A coordinated research roadmap - Mpox virus - Immediate research next steps to contribute to control the outbreak (2024).

Outre l'aperçu fourni par le Directeur général adjoint de l'OMS, le Secrétariat de l'OMS a présenté des mises à jour détaillées sur les progrès et les défis liés aux domaines suivants de la riposte, à savoir : la surveillance collaborative, les soins cliniques sûrs et évolutifs, la protection communautaire, l'accès aux contre-mesures, notamment les produits de diagnostic et les vaccins (plus de 1,1 million de doses de vaccin MVA-BN attribuées à ce jour), les opérations (déploiement des ressources humaines, envoi sur le terrain d'équipements de protection individuelle, de tests de diagnostic, etc.), le financement (sur les 87,4 millions de dollars nécessaires en vertu de l'appel de l'OMS, 40,6 millions ont été reçus ou promis ; 3,5 millions de dollars ont été débloqués du Fonds de réserve de l'OMS pour les situations d'urgence), et la coordination avec les partenaires.

Les représentantes et représentants du Kenya, de l'Ouganda, de la RDC et du Rwanda ont informé le Comité de la situation épidémiologique de la mpox dans leur pays, des efforts actuellement déployés pour y faire face, et des besoins et défis en la matière. Le vaccin contre la mpox est actuellement utilisé en RDC et au Rwanda, et il est prévu de l'utiliser au Kenya et en Ouganda, alors que la vaccination contre la mpox n'est actuellement pas incluse dans la stratégie de riposte du Burundi.

Les membres et le conseiller du Comité ont pris part à une séance de questions-réponses avec le Secrétariat de l'OMS et ont invité des représentants gouvernementaux à s'exprimer sur les problèmes et défis évoqués.

Le fait d'avoir estimé que la recrudescence de la mpox constituait une USPPI en août 2024 a été considéré par les États Parties participant à la réunion comme un événement ayant donné une forte impulsion aux initiatives de riposte nationales et à la mobilisation de ressources internationales pour appuyer ces initiatives.

Cependant, il a été estimé que le manque d'informations au niveau national et local et la mise en oeuvre sous-optimale des interventions de riposte constituaient des obstacles aux progrès dans la lutte contre la transmission du MPXV. Cela a été attesté par la proportion de cas suspects de mpox testés ; le délai entre le diagnostic et l'isolement des cas de mpox ; l'évolution du taux de positivité des tests de diagnostic de la mpox ; la proportion de contacts qui ont respecté jusqu'au bout la période de suivi ; la proportion de cas de mpox dont le lien épidémiologique est inconnu, et la tendance à cet égard ; et les défis liés à la mise en oeuvre de la vaccination contre la mpox. Les défis liés à la mise en oeuvre de la mpox sont les suivants : la couverture vaccinale actuelle dans les pays où les vaccins sont disponibles, notamment dans les groupes à risque ; la proportion de contacts qui ont reçu le vaccin contre la mpox ; le temps écoulé entre la dernière exposition d'un contact non vacciné ; et l'administration du vaccin contre la mpox.

La dynamique multidimensionnelle observée en rapport avec la propagation du MPXV a été longuement discutée en s'attardant sur a) l'extension de la transmission à partir de réseaux liés au commerce du sexe connus, se propageant au sein des ménages, puis s'étendant aux communautés de manière durable ; b) les possibilités d'affiner l'approche relative à l'évaluation des risques, en tenant compte des niveaux géographiques inférieurs et des sous-groupes vulnérables de la population ; et c) le potentiel des approches de modélisation mathématique prédictive pour anticiper la propagation du MPXV à la fois dans les pays et à l'échelle internationale.

Les aspects liés à l'utilisation des vaccins contre la mpox dans le cadre de la riposte ont été abordés, notamment : a) les progrès réalisés en matière de réglementation nationale et mondiale ; b) les défis liés à l'utilisation des vaccins contre la mpox chez les nourrissons, les enfants, les adolescents et les personnes immunodéprimées (conformément à la note de synthèse sur la position de l'OMS sur les vaccins contre la mpox, août 2024) ; c) la nécessité de mettre en oeuvre la vaccination dans le cadre d'une riposte ciblée intégrée visant à interrompre la transmission du MPXV dans les points chauds au niveau local, par opposition à une utilisation géographique du vaccin plus large ; d) les incertitudes liées à l'efficacité de la vaccination postexposition ; e) l'inclusion éventuelle d'études visant à évaluer l'efficacité des vaccins dans les plans de déploiement des vaccins ; et f) les approches destinées à vaincre la réticence à la vaccination.

La coordination entre les CDC d'Afrique et l'OMS pour soutenir les initiatives de riposte des États Parties dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan de préparation et de riposte contre la mpox dans le continent africain des CDC d'Afrique et de l'OMS, septembre 2024-février 2025, a été qualifiée de collaborative, constructive et fructueuse. L'OMS et les CDC d'Afrique disposent d'une équipe conjointe chargée du système de gestion des incidents basée à Kinshasa (RDC). L'une des réalisations importantes de cette coordination est l'alignement du processus d'allocation des vaccins et de l'AAM avec le Comité technique d'examen et le groupe de vaccination au sein de l'équipe africaine d'appui à la gestion des incidents.

Séance de délibération

À la suite de la session ouverte aux États Parties, le Comité s'est réuni à huis clos pour déterminer si l'événement constituait ou non une USPPI et, le cas échéant, examiner les recommandations temporaires établies par le Secrétariat de l'OMS suivant les dispositions du RSI.

Le Président a rappelé aux membres du Comité leur mandat et a souligné à nouveau qu'une USPPI était définie dans le RSI comme étant un « événement extraordinaire qui constitue un risque pour la santé publique dans d'autres États en raison du risque de propagation internationale de maladies, et qui peut requérir une action internationale coordonnée ».

Le Comité a unanimement estimé que la recrudescence de la mpox actuellement observée répondait toujours aux critères d'une USPPI et que le Directeur général devait en être informé.

La considération principale qui sous-tend l'avis du Comité est l'efficacité et l'efficience limitées de la riposte mise en oeuvre au niveau local, notamment au Burundi et en RDC, pour interrompre la transmission du MPXV - en particulier en termes de surveillance, d'outils de diagnostic en laboratoire, de recherche des contacts, d'éducation et d'engagement communautaires. Mises en oeuvre de manière appropriée et systématique dès le début, ces interventions pourraient contribuer fortement à l'interruption de la transmission à l'échelle locale et mondiale, d'autant plus que l'accès au vaccin contre la mpox est souvent difficile et que l'utilisation stratégique du vaccin n'a pas encore été pleinement mise en oeuvre.

Sur cette base, et en traitant plus avant les questions abordées au cours de la séance de questions-réponses, le Comité a estimé que :

L'événement est « extraordinaire » en raison : a) de l'augmentation du nombre de cas de mpox et de l'extension géographique des foyers de transmission du clade Ib du MPXV dans les États Parties ; b) de l'évolution de la dynamique de transmission du clade Ib du MPXV - à partir de réseaux liés au commerce du sexe connus puis s'étendant aux ménages, et ensuite la communauté au sens large - ayant pour conséquence l'infection de plusieurs groupes d'âge et/ou de groupes de population vulnérables, et/ou une co-infection et une co-circulation avec d'autres clades et/ou agents pathogènes du MPXV, et, de ce fait, générant des incertitudes et des inconnues en termes de morbidité et de mortalité, et, par conséquent, conduisant à de nouveaux défis en matière de riposte, notamment en ce qui concerne les soins cliniques ; c) du risque de mutations du clade Ib du MPVX dans le contexte d'une transmission communautaire durable, entraînant une nouvelle dynamique de transmission et/ou associée à de nouveaux schémas de morbidité et de mortalité (des changements dans la transmissibilité et/ou la virulence, par exemple) ; d) de la prévalence persistante des infections par le clade Ia du MPXV en RDC avec de nouveaux foyers de transmission de maladies par des réseaux liés au commerce du sexe dans la capitale Kinshasa.

L'événement « constitue un risque pour la santé publique d'autres États en raison de la propagation internationale de maladies » à cause : a) de la récente exportation documentée de cas d'infection par le clade Ib du MPVX à partir d'États Parties où ce clade circule vers d'autres États de la Région africaine de l'OMS et vers au moins trois autres Régions de l'OMS ; b) du lien épidémiologique des cas dus au clade Ib du MPXV exportés dans les zones où l'exposition s'est produite qui n'est pas connu ; c) du risque que le MPXV, et en particulier le clade Ib, soit introduit dans des États Parties susceptibles de ne pas respecter l'obligation de déclaration à l'OMS en vertu des dispositions du RSI et/ou de ne pas avoir les capacités nécessaires pour mettre en oeuvre des interventions de riposte.

L'événement « requiert une action internationale coordonnée » par le biais : a) d'un engagement renforcé des partenaires internationaux auprès des autorités nationales pour i) faire de la mpox une priorité de santé publique, et ii) intensifier les opérations de prévention et d'intervention au niveau local grâce au déploiement de ressources humaines et de fournitures dédiées ; b) de la mobilisation de ressources financières et de leur utilisation efficace et efficiente ; c) de la facilitation d'un accès équitable aux moyens de lutte contre la mpox, en particulier les vaccins et produits de diagnostic, notamment en vue de renforcer les capacités de production locale et/ou régionale de vaccins à moyen et à long terme.

Le Comité a mentionné la nécessité de commencer à définir les considérations qui justifieraient un futur avis visant à mettre fin à l'USPPI à la lumière d'une évaluation des trois critères qui définissent une USPPI.

Le Comité a ensuite examiné le projet de recommandations temporaires proposé par le Secrétariat de l'OMS.

Conscient du caractère non contraignant des recommandations temporaires à l'égard des États Parties et notant la présence pour la première fois d'une disposition relative à la notification de leur mise en oeuvre, le Secrétariat de l'OMS a présenté la structure et les résultats de l'enquête en ligne sur ce point réalisée auprès des cinq États Parties (Burundi, Kenya, Ouganda, RDC et Rwanda) auxquels s'adressaient les recommandations temporaires émises le 19 août 2024. Sous réserve que le Directeur général estime que l'événement constitue toujours une USPPI et émette des recommandations temporaires en conséquence, le Comité a formulé des suggestions au Secrétariat de l'OMS afin d'améliorer l'enquête en tenant compte de la dimension locale de la riposte, et d'utiliser les résultats de l'enquête pour élaborer les recommandations temporaires proposées.

Le Comité a ensuite examiné les recommandations temporaires révisées proposées par le Secrétariat de l'OMS, au cas où les Directeurs généraux estimeraient que l'événement constitue toujours une USPPI. Le Comité avait reçu les recommandations proposées avant la réunion et, prenant note de la proposition de prolonger la plupart des recommandations temporaires émises le 19 août 2024, le Comité a formulé des suggestions concernant la définition du terme « point chaud », mentionné dans certaines des recommandations.

Il a fait savoir qu'il examinerait plus avant les recommandations temporaires proposées lorsqu'il établirait sous forme définitive le rapport de la réunion.

Conclusions

Le Comité a de nouveau exprimé sa préoccupation face à la propagation constante du MPXV et aux incertitudes qui en découlent, et face à l'efficacité et l'efficience de la riposte au niveau local. Le Comité a souligné la nécessité d'un engagement durable de la part des autorités nationales visant à concentrer les actions et les ressources au niveau local pour interrompre la transmission du MPXV, ainsi que le rôle d'une coopération internationale coordonnée pour appuyer et compléter les initiatives de manière synergique. Par conséquent, le Comité estime que la déclaration du Directeur général de l'OMS selon laquelle la recrudescence de la mpox constitue toujours une USPPI est justifiée.

Le Directeur général adjoint de l'OMS a exprimé sa gratitude au bureau, aux membres et au conseiller du Comité puis a clos la réunion.

---------

Recommandations temporaires

Ces recommandations temporaires sont émises à l'intention des États Parties qui font face à une transmission du virus de la mpox (MPXV), y compris, sans que cette liste soit exhaustive, ceux touchés par une transmission communautaire persistante et ceux où l'on observe des groupes de cas ou des cas sporadiques d'infection par le clade Ib du MPXV liés à des voyages.[1]

Elles sont destinées à être mises en oeuvre par ces États Parties en plus des actuelles recommandations permanentes relatives à la mpox, qui seront prolongées jusqu'au 20 août 2025.

Dans le cadre des efforts mondiaux visant à prévenir et à endiguer la propagation de la mpox, tels que décrits dans le document intitulé WHO Strategic framework for enhancing prevention and control of mpox- 2024-2027, les recommandations permanentes susmentionnées s'appliquent à tous les États Parties.

Toutes les orientations techniques provisoires actuelles de l'OMS sont disponibles sur cette page. Les orientations de l'OMS fondées sur des données probantes sont et continueront d'être mises à jour en fonction de l'évolution de la situation, des nouvelles preuves scientifiques disponibles et de l'évaluation des risques par l'OMS, afin d'aider les États Parties à mettre en oeuvre le cadre stratégique de l'OMS visant à renforcer la prévention de la mpox et la lutte en la matière.

Conformément aux principes énoncés à l'article 3 du RSI, la mise en oeuvre de ces recommandations temporaires, ainsi que des recommandations permanentes relatives à la mpox, par les États Parties, se fait dans le plein respect de la dignité des personnes, des droits humains et des libertés fondamentales.

===

[1] Remarque : Le texte entre parenthèses après chaque recommandation temporaire indique le statut par rapport à la recommandation temporaire émise le 19 août 2024. A été supprimée la recommandation temporaire émise à le 19 août 2024 et qui avait été rédigée dans les termes suivants : « Se préparer à l'introduction de la vaccination contre la mpox dans le cadre d'une action d'urgence en convoquant des groupes consultatifs techniques nationaux sur la vaccination, en informant les autorités nationales de réglementation et en instaurant des processus politiques nationaux pour demander des vaccins par le biais des mécanismes disponibles ».

Coordination des mesures d'urgence

  • obtenir un engagement politique visant à intensifier les initiatives de prévention et de riposte, notamment l'allocation de ressources, dans les points chauds - définis comme le niveau opérationnel le plus bas signalant des cas de mpox dans les 4 semaines (NOUVEAU) ;
  • établir des mécanismes nationaux et locaux de coordination des mesures d'urgence en matière de prévention et de riposte ou renforcer les mécanismes existants (PROLONGATION, avec reformulation) ;
  • assurer ou améliorer la coordination des travaux de tous les partenaires et parties prenantes qui participent aux activités de prévention et de riposte ou qui les appuient dans le cadre d'une coopération, notamment en instaurant des mécanismes de responsabilisation (PROLONGATION, avec reformulation) ;
  • mettre en place un mécanisme permettant de suivre en permanence l'efficacité des mesures de prévention et de riposte mises en oeuvre dans les points chauds, afin que ces mesures puissent être corrigées au besoin (NOUVEAU) ;
  • mobiliser et renforcer la collaboration et l'appui des organisations partenaires, y compris les acteurs humanitaires dans les contextes d'insécurité, dans les zones de déplacement de populations internes ou réfugiées et au sein des communautés d'accueil dans les lieux peu sûrs (PROLONGATION, avec reformulation) ;

Surveillance collaborative et diagnostic en laboratoire

  • renforcer la surveillance, en améliorant la sensibilité des approches adoptées et en assurant une couverture géographique complète (PROLONGATION) ;
  • élargir l'accès à des outils de diagnostic précis, abordables et disponibles pour diagnostiquer la mpox, notamment en renforçant le système de transport des échantillons, la décentralisation du diagnostic et les modalités de différenciation des clades du MPXV et de séquençage génomique (PROLONGATION, avec reformulation) ;
  • identifier et surveiller les contacts des personnes atteintes de la mpox afin de prévenir toute transmission ultérieure, et leur apporter un appui (PROLONGATION) ;
  • redoubler d'efforts pour enquêter minutieusement sur les cas et les épidémies de mpox afin de déterminer les modes de transmission et de prévenir toute transmission ultérieure au sein des ménages et des communautés (PROLONGATION, avec reformulation) ;
  • chaque semaine, signaler à l'OMS les cas suspects, probables et confirmés de mpox en temps voulu ;

Soins cliniques sûrs et évolutifs

  • fournir un appui clinique, nutritionnel et psychosocial aux personnes atteintes de la mpox, y compris, selon qu'il convient et dans la mesure du possible, l'isolement dans des centres de soins et des orientations sur les soins à domicile (PROLONGATION, avec reformulation) ;
  • élaborer et mettre en oeuvre un plan visant à élargir l'accès à des soins cliniques de soutien optimisés pour les patientes et patients atteints de la mpox, y compris les enfants, les personnes vivant avec le VIH et les femmes enceintes. Il s'agira notamment de proposer des tests de dépistage du VIH aux patients adultes qui ne connaissent pas leur statut sérologique et aux enfants, selon qu'il convient, en les orientant vers des services de soins et de traitement du VIH lorsque cela est nécessaire, et d'assurer la détection rapide et la prise en charge efficace des co-infections endémiques, telles que le paludisme, l'infection par le virus varicelle-zona et la rougeole, ainsi que d'autres IST, parmi les cas liés à des contacts sexuels (PROLONGATION, avec reformulation) ;
  • renforcer les capacités, les connaissances et les compétences des personnels de santé et d'aide à la personne tout au long du parcours clinique et de la lutte anti-infectieuse - du dépistage, du diagnostic, ou de l'isolement à la sortie des patients, y compris le suivi après sortie pour les cas suspects et confirmés de mpox - et leur fournir des équipements de protection individuelle (MODIFICATION) ;
  • renforcer les mesures de lutte anti-infectieuse et la disponibilité de services et d'infrastructures d'eau, d'assainissement, d'hygiène (WASH) et de gestion des déchets dans les établissements de soins de santé et les centres de traitement afin de garantir la prestation de services de santé de qualité et la protection des personnels de santé et d'aide à la personne et des patients (NOUVEAU) ;

Trafic international

  • conclure des accords de collaboration transfrontalière ou renforcer les accords existants pour la surveillance, la gestion et le soutien des cas suspects de mpox et des contacts de personnes atteintes de la mpox, et la communication d'informations aux voyageurs et aux exploitants de moyens de transport, sans imposer de restrictions générales aux voyages et au commerce qui auraient une incidence inutile sur les économies locales, régionales ou nationales (PROLONGATION, avec reformulation) ;

Vaccination

  • se préparer à l'utilisation ciblée et intégrée de la vaccination pour la « Phase 1 - Arrêter l'épidémie » (telle que définie dans le document OMS intitulé Mpox global strategic preparedness and response plan (2024)) en identifiant les points chauds afin d'interrompre la transmission communautaire durable (NOUVEAU) ;
  • lancer des plans de vaccination dans le cadre d'une riposte intégrée dans les points chauds, ciblant les personnes à risque élevé d'infection (par exemple, les contacts des cas de tous âges, y compris les contacts sexuels, les personnels de santé et d'aide à la personne, etc.). Cela implique de mettre en place une riposte intégrée ciblée, notamment une surveillance active et la recherche des contacts, l'adaptation rapide des stratégies et des plans de vaccination au contexte local des points chauds ; d'assurer la disponibilité de vaccins et de fournitures ; de mobiliser les communautés à titre proactif afin de créer et de maintenir la demande et la confiance à l'égard de la vaccination ; et de recueillir des données pendant la vaccination selon des protocoles de recherche réalistes (MODIFICATION) ;

Protection communautaire (MODIFICATION)

  • renforcer, en particulier dans les points chauds, les systèmes de communication sur les risques et de mobilisation communautaire des communautés touchées et des personnels locaux dans le cadre des stratégies de prévention, de riposte et de vaccination en cas d'épidémie, notamment par la formation, la cartographie des populations à haut risque et vulnérables, la veille sur les médias sociaux, les retours d'information des communautés et la gestion de la désinformation. Il s'agira notamment d'expliquer efficacement quelles sont les incertitudes concernant l'évolution naturelle de la mpox, de donner des informations actualisées sur la maladie, y compris des informations provenant des essais cliniques en cours, et de communiquer sur l'efficacité des vaccins contre la mpox et les incertitudes concernant la durée de la protection après la vaccination (MODIFICATION) ;
  • lutter contre la stigmatisation et la discrimination de toute nature grâce à une importante mobilisation communautaire, en particulier dans les services de santé et lors des activités de communication sur les risques (PROLONGATION) ;
  • promouvoir et mettre en oeuvre des mesures de lutte anti-infectieuse et des services WASH et de gestion des déchets de base dans les ménages, les lieux de rassemblement (par exemple, les prisons, les camps de personnes déplacées et réfugiées, etc.), les écoles, les points d'entrée et les zones de transit transfrontalières (MODIFICATION, et auparavant dans la rubrique « Soins cliniques sûrs et évolutifs ») ;

Gouvernance et financement

  • mobiliser et accroître le financement national, et explorer les possibilités externes de financement ciblé sur les activités de prévention, de préparation et de riposte (PROLONGATION) ;
  • intégrer des mesures visant à prévenir la mpox et à y riposter dans les programmes existants de prévention, de maîtrise et de traitement d'autres maladies endémiques - en particulier le VIH et les IST, le paludisme, la tuberculose et la COVID-19, ainsi que les maladies non transmissibles - en s'efforçant, dans la mesure du possible, de ne pas nuire à leur mise en oeuvre (PROLONGATION) ;

Combler les lacunes en matière de recherche

  • consacrer des investissements à réduire les lacunes importantes dans les connaissances et à produire des données probantes, pendant et après les flambées épidémiques, conformément à ce qui est indiqué dans le document de 2024 intitulé A coordinated research roadmap - Mpox virus - Immediate research next steps to contribute to control the outbreak (MODIFICATION) ;
  • investir dans des études de terrain afin de mieux connaître les hôtes animaux et la transmission zoonotique dans les zones où le MPXV circule (NOUVEAU) ;
  • renforcer et étendre l'utilisation du séquençage génomique pour caractériser l'épidémiologie et les chaînes de transmission du MPXV et ainsi élaborer de meilleures mesures de lutte (NOUVEAU) ;

Rapports sur la mise en oeuvre des recommandations temporaires

  • chaque trimestre, rendre compte à l'OMS de l'état d'avancement de la mise en oeuvre des recommandations temporaires et des difficultés liées à leur mise en oeuvre, à l'aide d'un outil et de canaux normalisés qui seront mis à la disposition par l'OMS (PROLONGATION).

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.