En RDC, deux mois après la tentative d'évasion de la prison centrale de Makala, la plus grande du pays, la société civile alerte sur la reprise des cas de décès et des mauvaises conditions de détention. La prison est fermée à toute nouvelle admission de détenus depuis les évènements du 1er au 2 septembre qui se sont soldés par la mort d'une centaine de détenus et le viol collectif des femmes.
La fondation Bill Clinton pour la paix salue d'abord les efforts « louables » du ministre de la Justice, Constant Mutamba, tout en évoquant un goût d'inachevé. La prison centrale de Makala, initialement prévue pour 1 500 personnes détient 9 351 prisonniers, soit six fois plus que la capacité réelle de la prison dont 2 200 militaires.
Plus de la moins la moitié de la population carcérale est constituée de condamnés, mais il reste toujours des détenus préventifs sans jugement. Si les vagues de libérations conditionnelles a permis de désengorger les lieux, elle compte toujours 69 mineurs dans ses murs.
L'ONG s'irrite aussi de ne pas voir les autorités agir notamment face aux femmes détenues. Quatorze sont enceintes dont 3 pour cause de viol collectif lors des émeutes dans la nuit du 1er au 2 septembre. La fondation plaide pour leur libération pour des raisons humanitaires.
Par ailleurs, au moins cinq détenus sont morts vendredi dernier. Si la fondation Bill Clinton ne donne pas les raisons de leur mort, des sources au ministère de la Justice parlent de mort naturelle. Selon une source de l'administration pénitentiaire, les décès ne seraient liés ni aux manques de soins, ni aux conditions de détention.