L'appel au calme lancé par le chef de l'État congolais à l'égard des grévistes, dans un contexte de crise économique, reste sans effet pour les employés de la Société des Transports Publics Urbains (STP). Près de 400 d'entre eux poursuivent leur mouvement de sit-in entamé en octobre, réclamant 29 mois d'arriérés de salaires.
Ce mardi 3 décembre, le soleil est au zénith et chauffe à bloc au Congo-Brazaville. Munis des sifflets, gourdins, barres de fer ou couvercles, devant le ministère des Finances, les travailleurs de la société des transports publics urbains (STP) poursuivent leur sit-in entamé depuis octobre. Le syndicaliste Romaric Loubota résume. « Nous réclamons ce qui est de nos droits parce que tout travailleur mérite son salaire. Nous sommes les travailleurs de la seule et unique société de transports urbains. Depuis janvier 2024, nous n'avons pas perçu un seul mois de salaire. Nous comptabilisons 29 mois d'arriérés de salaires. »
« Ce traitement, nous le méritons pas »
Leur colère résonne si fort que certains passants se bouchent les oreilles avec du coton pour atténuer le vacarme. Non loin de là, la station de bus est paralysée, exacerbant la frustration des agents Ossebi Engambé et Martial Kibangadi. « Nous voulons qu'ils (les dirigeants) nous paient nos arriérés. S'ils pensent qu'ils vont continuer avec leur société après tout ça, tant mieux. Mais nous n'avons pas été recrutés pour être traités comme des esclaves dans notre propre pays. Ce traitement nous le méritons pas », s'indigne le premier. « Personnellement, ça me fait mal de voir les Congolais souffrir pour le transport », déplore le second.
Créée en 2015, la STP dispose d'un parc d'environ 200 bus opérant à Brazzaville et Pointe-Noire. Les chauffeurs, au nombre de 180, perçoivent en moyenne un salaire mensuel de 180 000 FCFA. Avec les arriérés, la facture s'élève désormais à plus de 5 millions de FCFA, mettant en lumière les difficultés financières de l'entreprise.