Dans l'est de la République démocratique du Congo, de violents combats ont repris entre l'armée congolaise, appuyée par des groupes armés locaux, et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Ces affrontements sont signalés dans le territoire de Lubero, à environ 150 km au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Cette résurgence de violence survient alors qu'une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame est prévue le 15 décembre en Angola. Les deux parties continuent de s'accuser mutuellement.
Dans l'est de la RDC, les accrochages, désormais à leur deuxième journée consécutive, ont été signalés dans les villages d'Utwe, Matembe et Kaseghe, situés sur la route nationale RN2 reliant Lubero centre à la ville de Butembo. Selon des sources sécuritaires et la société civile, ces combats, marqués par l'utilisation d'armes lourdes, ont plongé la région dans la panique, provoquant un déplacement massif de population.
Des centaines de personnes ont fui à pied, leurs biens sur le dos, vers l'agglomération de Kitsombiro, située à une vingtaine de kilomètres des lignes de front. Selon Auguste Kombi Kasonia, président de la société civile de Kitsombiro, les habitants des villages d'Alimbongo, Matembe, Utwe, Kisorobya, Mambasa et Kasingiri se sont réfugiés dans des maisons d'accueil. Nombreux dorment encore dehors.
Le porte-parole de l'armée congolaise dans la région a assuré que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avaient réussi à stopper l'avancée des rebelles du M23, leur infligeant de lourdes pertes.
Cependant, des sources proches du M23 affirment que ces actions visent à rappeler leur présence active et à faire entendre leur voix dans le cadre des discussions politiques, notamment auprès des autorités angolaises, médiatrices dans le processus de paix de Luanda.