BANGUI — Un nouveau rapport de la Banque mondiale souligne l'urgence pour la République centrafricaine (RCA) de renforcer la résilience face au changement climatique et de freiner la pauvreté qui pourrait augmenter respectivement de 3 % en zone urbaine et 6 % en milieu rural d'ici 2050.
Le rapport national sur le climat et le développement pour la RCA (CCDR, de son acronyme anglais) met en évidence l'impératif d'une diversification économique afin de réduire la dépendance aux secteurs agricoles et forestiers, particulièrement vulnérables aux chocs climatiques. Sans reformes immédiates, ces perturbations pourraient entraîner des pertes de PIB allant jusqu'à 8% d'ici 2050.
« La République centrafricaine a l'opportunité de réduire les pertes liées au changement climatique en adoptant une politique audacieuse axée sur le renforcement du capital humain, le soutien aux populations déplacées, et la revitalisation des économies locales non diversifiées », déclare Guido Rurangwa, Représentant résident de la Banque mondiale en République Centrafricaine. « Ce rapport appelle à une action immédiate et concertée pour engager et intensifier les investissements nécessaires pour un avenir résilient en RCA. L'adaptation et la résilience climatiques sont essentielles pour atteindre les objectifs de développement en RCA, et ce rapport fournit un chemin complet... »
Le rapport identifie quatre priorités principales pour renforcer sa résilience, réduire la pauvreté et favoriser une croissance durable dans le pays :
- Renforcer la résilience des infrastructures essentielles pour protéger les populations face aux catastrophes naturelles, tout en assurant la continuité des services de base comme le drainage urbain, les routes, les ponts et les bâtiments publics. Cette résilience financée par des partenariats publics et l'aide internationale, est cruciale pour renforcer la stabilité économique et sociale, réduisant les perturbations en zones urbaines et rurales.
- Favoriser les partenariats publics-privés pour l'énergie renouvelable et l'électrification rurale à travers les projets d'énergie solaire et éolienne, en exploitant les fonds internationaux pour l'énergie verte et les investissements privés.
- Promouvoir l'éducation et la communication sur le changement climatique en ciblant la société civile et le système éducatif, en intégrant les compétences de résilience dans le curriculum éducatif national et les moyens de communication publics.
- Mettre en oeuvre des réformes de gestion des ressources naturelles (eau, forêts, foncier) pour en assurer une utilisation durable et une distribution équitable. Cette initiative est jugée cruciale pour s'adapter aux modèles de précipitations variables et sécuriser l'approvisionnement en eau, assurer une agriculture intelligente face au climat, des pratiques forestières durables, la sécurité alimentaire et la santé publique.
« En RCA, la résilience climatique signifie soutenir les populations dans la gestion des intersections complexes entre climat, fragilité et développement. Réduire les effets néfastes de ces intersections nécessite une transformation structurelle profonde appuyée par des reformes de politiques économiques et une augmentation des investissements publics et privés », souligne Nabil Chaherli, auteur principal du rapport, « La mise en oeuvre de ces priorités dépend d'une vision partagée entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et les partenaires internationaux. »