Les comités de déplacés de sites de Djugu (Ituri) ont indiqué mardi 3 décembre que plus de 120 d'entre eux ont été tués depuis 2022 lors des différentes attaques des groupes armés. C'était à la clôture d'une formation sur les mécanismes d'alerte précoce et la préservation du caractère civil des sites des déplacés à Bule (Ituri)
Ils ont accusé également les forces de sécurité de s'introduire souvent avec leurs armes dans les sites hébergeant les déplacés.
« En Ituri, le gouvernement et les humanitaires doivent prendre des mesures strictes en vue de préserver le caractère civil des sites de déplacés dans le territoire de Djugu. », ont-ils recommandé.
Au moins 40 personnes composées essentiellement des représentants de déplacés de sites de Lala, Plaine de Savo, Lodinga et Tsukpa et des membres du comité local de sécurité ont participé à cette formation de deux jours sur les mécanismes d'alerte précoce et le caractère civil des sites. Les participants ont été informés sur le caractère civil des sites. Ils ont aussi été formés sur l'utilisation des outils de protection des civils mis en place par la MONUSCO et la protection civile.
Au cours de cette formation, ces déplacés ont déploré certains retards observés du côté des forces de sécurité dans les réponses aux alertes. Ils ont surtout fustigé les multiples cas de violations des droits des déplacés. Il s'agit d'au moins quatre attaques du groupe armé CODECO depuis 2022 ayant occasionné la mort d'au moins 125 personnes aux sites de Lala en juin 2023 et de Plaine Savo.
Ils demandent au Gouvernement de faire respecter le caractère civil des sites par des groupes armés et les services de sécurité. Mais aussi, de mettre en oeuvre le P-DDRCS en Ituri et de désarmer d'urgence les différentes milices actives dans cette province.
Les représentants des déplacés ont exhorté les casques bleus de la MONUSCO à intensifier les patrouilles pour la protection des civils.
Cette formation a été assurée par la section des Affaires civiles de la MONUSCO, en collaboration avec la coordination provinciale de la protection civile et l'ONG AIDES.