La cour d'appel de Bruxelles a condamné ce lundi l'État belge pour crimes contre l'humanité dans l'affaire des enfants métis du Congo, marquant un tournant historique dans la reconnaissance des abus du passé colonial.
Les plaignantes, cinq femmes nées entre 1946 et 1950 d'un père belge et d'une mère congolaise, avaient été arrachées à leur famille pour être placées de force dans des orphelinats. Cette pratique, orchestrée sous le régime colonial, visait à les séparer de leurs racines africaines et à les élever dans l'ignorance de leur ascendance belge.
Selon RTBF, ce système de discrimination raciale a causé des blessures profondes et durables aux victimes. Leur avocat, Me Angelet, a salué une victoire historique, déclarant que « la Belgique accepte enfin de regarder en face son passé colonial ».
En septembre dernier, les plaignantes avaient décrit leur expérience douloureuse, racontant comment elles avaient été placées dans une institution religieuse isolée à 180 kilomètres de leur village. Les visites de leurs mères étaient rares, voire découragées, pour rompre tout lien avec leurs origines.
Le procès en appel intervient après un rejet en première instance en 2021. Cette condamnation est la première de ce genre en Europe, soulignant l'importance de la reconnaissance des injustices coloniales.
Ce jugement ouvre la voie à une réflexion plus large sur les responsabilités des anciens États coloniaux et les réparations dues aux victimes. Pour ces cinq femmes, il s'agit d'un pas vers la justice et la reconnaissance de leur souffrance.