La situation de la société minière Ambatovy ne s'améliore guère. Sumitomo Corporation, son actionnaire principal, affirme étudier toutes les options pour se sortir de cette mauvaise passe.
Toujours en difficulté, suite à la séquelle de la chute vertigineuse des cours du nickel et du cobalt sur le marché international. Ambatovy cherche une issue de secours à ses déboires financiers. Dans une déclaration datée du 28 novembre dernier, Sumitomo Corporation, la firme japonaise, actionnaire principal, a réaffirmé son engagement «à examiner toutes les options possibles».
Cette déclaration intervient après l'approbation du plan de restructuration de la dette d'Ambatovy par un tribunal britannique. Cette démarche pour alléger le fardeau de la dette a été engagée le 2 septembre, rapportée par la presse internationale. La liquidation a été exclue des éventualités, ce qui ne peut que rassurer tout le monde.
«En tant qu'actionnaire de ce projet, nous continuerons d'évaluer toutes les options pour identifier la meilleure politique à suivre pour toutes les parties prenantes concernées, à la lumière de l'importance sociale de ce projet et de nos responsabilités, ainsi que de l'environnement de marché récent», indique Sumitomo Corporation dans cette déclaration.
Pour avoir une idée de l'amplitude de ces difficultés, l'année fiscale clôturée le 31 mars, Sumitomo a accusé une perte financière de 89 milliards de yens, soit 584 millions de dollars, pour ses opérations à Ambatovy. Ses prévisions de production pour l'année 2024 ont été révisées à la baisse au mois de février de cette année. Les responsables estiment une production d'environ 30 000 tonnes de nickel pour cette année. C'est autour de 10 000 tonnes de moins par rapport aux 40 000 tonnes avancées par cette société japonaise, au mois de novembre 2023.
Situation compliquée
Dans l'optique de ces actions de redressement, les lignes bougent. Mark Zaborowski vient d'être nommé président de la compagnie minière d'Ambatovy, exploitation et exportation du nickel et du cobalt depuis le gisement de Moramanga à l'usine de traitement de Toamasina. Il remplace à ce poste plus que stratégique, Gus Gomez, dont le mandat de trois ans a été surtout marqué par la baisse sensible des cours du nickel sur le marché international, par l'existence d'un surplus de stockage et la demande un peu en deçà des espérances pour la construction des voitures électriques et autres équipements dans la même catégorie.
Il a quand même hérité d'une situation compliquée. Le 28 septembre, la production a été suspendue suite à une fuite de minerai détectée sur le pipeline long de 220 kilomètres reliant le gisement et l'unité de production de Toamasina. Un retour progressif à la productivité a été décidé devant le ministre des Mines, Herindrainy Rakotomalala, accompagné par des techniciens de son ministère.
Dans toutes les configurations à venir, Ambatovy mise sur les expériences éprouvées de Mark Zaborowski pour redresser la situation, avec l'espoir de paiement par l'État malgache d'un montant massif de TVA déductible. Lors de la célébration du soixante-quatrième anniversaire de Sa Majesté l'Empereur du Japon, Naruhito, le 29 février à Ivandry, l'ambassadeur du Japon, Abe Koji, dans son discours, a formulé une demande dans ce sens, afin d'aider Ambatovy à sortir de cette galère et retrouver le cycle vertueux de la croissance.
Les perspectives du Projet de loi de finances initiale estiment quand même «qu'une reprise attendue des activités de la branche 'industrie extractive' est attendue avec une croissance de +4,0% en 2025, après une contraction de -20,8% en 2024. Au niveau international, la forte demande du secteur de l'acier, l'augmentation de la production de batteries pour véhicules électriques, la reprise de l'activité industrielle mondiale et la demande croissante liée aux technologies d'énergie renouvelable devraient impacter positivement la production nationale. Le secteur secondaire devrait ainsi afficher une croissance de 3,4% en 2025». Peut-être que le pire est derrière Ambatovy.