Meknès — Au coeur d'une zone rurale de la préfecture de Meknès, le centre socioéducatif de M'haya se distingue comme un véritable catalyseur d'inclusion sociale pour les femmes rurales. Depuis son ouverture en 2021, le centre oeuvre pour briser les barrières de l'isolement et de la précarité, en offrant un accompagnement pluridisciplinaire allant du préscolaire à la formation professionnelle, en passant par l'alphabétisation et le soutien scolaire.
C'est un modèle d'intégration socioéconomique qui rayonne sur plus de 20 douars avoisinants et contribue à l'autonomisation des femmes rurales, touchant ainsi la vie de plus de 1.200 bénéficiaires.
L'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), acteur majeur de ce projet, a joué un rôle considérable dans la concrétisation de ce centre socioéducatif. Soucieuse de promouvoir l'inclusion sociale et l'autonomisation des femmes en milieu rural, l'INDH a apporté un soutien financier couvrant 70% du coût total de construction et d'équipement du centre.
"Ce centre est très dynamique dans cette région purement rurale, puisque chaque année, près de 300 personnes bénéficient des formations professionnelles dispensées, notamment en coiffure, couture moderne et traditionnelle, cuisine et pâtisserie, ainsi qu'en informatique", a indiqué, dans une déclaration à la MAP, Hanan Bourokba, présidente de l'Association de la Femme Rurale et de l'Enfant à M'haya, qui gère le centre.
"L'objectif est de leur permettre d'obtenir un diplôme qui les aidera à créer leur propre projet ou à trouver un emploi dans la région", a expliqué Mme Bourokba.
Au-delà des formations diplômantes, la présidente de l'association a souligné que le centre propose également des formations temporaires, répondant aux besoins spécifiques de la population locale. Sérigraphie, initiation aux technologies numériques, rédaction de CV et techniques de recherche d'emploi figurent parmi les thématiques abordées.
"Nous avons également des classes de soutien scolaire où des enseignants bénévoles aident les élèves en difficulté dans des matières comme les mathématiques, la physique et les langues étrangères", a précisé Mme Bourokba.
Le centre s'investit également dans l'éducation préscolaire, en partenariat avec la Fondation Nationale pour l'Enseignement Préscolaire. Quatre classes accueillent les jeunes enfants, encadrées par des éducatrices qualifiées. L'alphabétisation est également au coeur des préoccupations du centre, qui collabore avec le ministère de l'Éducation nationale pour offrir des cours aux femmes et aux jeunes désireux d'apprendre à lire et à écrire.
Au-delà de sa vocation éducative et professionnelle, le centre socioéducatif de M'haya est devenu un véritable lieu de vie et d'échange pour les femmes de la région. Pour Mme Bourokba, ce centre constitue presque le seul refuge pour les jeunes et les femmes dans cette zone. "C'est un exutoire pour elles, un lieu où elles peuvent exposer leurs problèmes, trouver des solutions et communiquer entre elles", a-t-elle soutenu.
La réussite du centre socioéducatif de M'haya repose sur un partenariat solide entre différents acteurs. "Notre partenariat le plus important est celui avec la préfecture de Meknès et la commune de M'haya, qui soutiennent la gestion du centre", a relevé Mme Bourokba.
L'INDH a, de son côté, joué un rôle central dans la construction et l'équipement de ce centre nécessitant un investissement estimé à 2 millions de dirhams.
"La promotion des femmes, en particulier celles vivant en milieu rural, figure parmi les priorités de l'INDH", a affirmé Abdelkabir El Ghalibi, Chef de service Programme 1 et 2 de l'INDH-Meknès. Pour lui, ce grand chantier royal, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2005, s'est traduit par la mise en oeuvre de nombreux projets visant à améliorer les conditions de vie des femmes rurales.
Le centre socioéducatif de M'haya s'inscrit pleinement dans cette dynamique en proposant des services d'alphabétisation, de soutien scolaire et des formations professionnelles en coiffure, couture, broderie, cuisine et pâtisserie, a-t-il ajouté.
"Ces formations permettent aux femmes d'acquérir des compétences et des métiers qui facilitent leur intégration socio-professionnelle", a-t-il relevé.
Khadija, bénéficiaire des formations en cuisine et pâtisserie offertes par le centre, témoigne de l'impact positif de ce dernier sur sa vie et celle de nombreuses femmes de la région. "Ces opportunités de formation et de qualification étaient impossibles pour nous auparavant", a-t-elle fait remarquer. "Le centre a contribué à notre intégration socioéconomique, nous permettant de réaliser nos propres projets et d'intégrer d'autres femmes de la région."
Le centre socioéducatif de M'haya est considéré comme un exemple concret de l'impact positif que peuvent avoir des initiatives locales sur le développement humain et l'autonomisation des femmes rurales.
Un modèle à suivre pour d'autres régions du Maroc, qui témoigne de l'importance de l'accès à l'éducation, à la formation et à l'information pour briser le cycle de la pauvreté et favoriser l'épanouissement des femmes.