L'opposition se veut plurielle en République Démocratique du Congo. Il existe, d'un côté, une opposition parlementaire et, de l'autre, une opposition extra-parlementaire. Cette dernière est la frange la plus importante. Cependant, en son sein, il s'est également créé des tendances notamment, celle pilotée par Delly Sesanga sous le label du Sursaut national, les Forces politiques et sociales de l'opposition... Entre les différentes sensibilités, les limites sont perméables selon l'enjeu du moment.
Pour preuve, le meeting du samedi 14 décembre prochain, à l'initiative du Sursaut national de Delly Sessanga, met toute l'opposition d'accord. Il s'agit d'un meeting populaire au stade municipal de Masina, pour mobiliser contre le changement de la Constitution. Ce regroupement accuse Félix Tshisekedi de vouloir instaurer la présidence à vie. Ces accusations sont, cependant, balayées d'un revers de la main par le camp au pouvoir. La première tentative de meeting du Sursaut national a été dispersée par la police au Rond-point Ngaba.
En dehors de la Constitution, il se pose pour l'opposition le choix du Porte-parole. L'opposition extra-parlementaire entend de peser de tout son poids pour faire obstruction afin qu'on n'ait pas de candidat pour le compte de l'opposition. C'est pour la première fois, contrairement aux régimes antérieurs, qu'il y a volonté manifeste de la majorité présidentielle de ne pas faire ombrage à l'opposition pour occuper ce poste qui lui revient de droit de par la Constitution.
Le parti de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, est le seul parti de l'opposition à disposer d'une vingtaine de sièges dans les deux Chambres du Parlement, de ce fait la 1ère force de l'opposition et la 2ème après la majorité. Il lui revient d'occuper le poste de Porte-parole tandis que ses compères de l'opposition ne l'entendent pas de cette oreille.
Les autres membres de l'opposition accusent les partisans de Katumbi de flirter avec le pouvoir. Le candidat désigné de Ensemble pour la République est la cible de tous les quolibets de ses pairs de l'opposition. La victime, en la personne Christian Mwando, Président du groupe parlementaire Ensemble pour la République, s'en défend en soulignant que le Président Tshisekedi n'a rien à voir dans la désignation du Porte-parole de l'opposition mais plutôt, Moïse Katumbi qui aura la main dans la désignation du Porte-parole.
Il revient, pour ce faire, aux Présidents de deux Chambres du Parlement de réunir les Sénateurs et Députés de l'opposition pour élire le Porte-parole de l'opposition après concertation de l'ensemble de l'opposition pour valider le règlement intérieur.