L'université Assane Seck de Ziguinchor a été fermée pour des raisons de « sécurité », selon le recteur Alassane Diedhiou, après les tensions connues ces derniers jours dans ce temple du savoir. Une décision contestée par l'Amicale des étudiants et pouvant conduire à la session unique qui risque d'être préjudiciable à beaucoup d'étudiants.
La semaine dernière, l'université de Ziguinchor a vécu de vives tensions. Etudiants et forces de l'ordre se sont affrontés au sein du temple du savoir, conduisant à la destruction de biens matériels. Ces étudiants exigeaient la livraison des chantiers en cours depuis plusieurs années et sur lesquels le ministre avait pris l'engagement, notamment celui d'une nouvelle zone de production, la finition et la livraison du restaurant de 750 places, du pavillon des mille lits et des chantiers PGF-SUP dont les travaux sont achevés et où il ne restait que l'installation des équipements, dans deux mois, selon les étudiants.
Face à cet incident, le conseil académique de l'université Assane Seck de Ziguinchor a décidé la fermeture du campus social et pédagogique jusqu'à nouvel ordre, après que les étudiants ont décrété un mot d'ordre de grève illimitée. «Depuis vendredi dernier, les étudiants sont en train d'exercer une violence inouïe au sein du campus. Trois véhicules ont été brulés, des médiations ont été entamées et nous avions pensé que les grévistes allaient revenir à la raison, mais tel n'est pas le cas. Nous ne pouvons pas laisser cette violence continuer dans le campus car cela nous mène vers l'irréparable. Pour éviter le pire, le conseil a décidé de fermer l'université jusqu'à nouvel ordre», a-t-il renseigné. Dans un communiqué de l'université de Ziguinchor, les autorités universitaires ont aussi renseigné que les autres entités de ladite université demeurent fonctionnelles.
La CEUASZ dénonce
La Coordination des Étudiants de l'Université Assane Seck de Ziguinchor (CEUASZ), a déploré avec fermeté la décision prise par le Conseil académique en date du mercredi 27 novembre 2024 de fermer l'université qu'elle considère comme « irréfléchie, inqualifiable et irrespectueuse ». Selon les étudiants, cette décision vise à étouffer leurs droits fondamentaux et à compromettre leurs revendications légitimes et elle constitue aussi une atteinte grave aux principes d'un espace universitaire où doivent primer le dialogue et le respect mutuel.
« Nous réaffirmons avec force que la Coordination des Etudiants reste et restera légitime et légale pour défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants. Nous rejetons catégoriquement toute tentative de dissolution ou de musellement de notre structure par des notes administratives ou des manoeuvres politiques. Aucun texte, aucune décision, aussi arbitraire soit-elle, ne saurait venir à bout de notre engagement ». Face à ce qu'elle qualifie d'injustice, l'Amicale des étudiants de l'université de Ziguinchor a rappelé au Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI) les engagements pris à plusieurs reprises et qui jusqu'ici n'ont été respectés. Face à la demande des étudiants, le recteur Pr Diedhiou fait savoir que le conseil va se réunir ce jour, vendredi, pour évaluer la situation. Et d'ajouter : « Ce qui est sûr, c'est que ces chantiers ne peuvent pas être livrés dans l'immédiat, les étudiants doivent le comprendre »
Les étudiants habitués à des promesses non tenues
Il est de coutume que chaque ministre nommé après sa prise de fonction fasse le tour des universités pour s'enquérir de la situation. Même si cette démarche est salutaire, cependant, ils sont nombreux à faire des promesses et à avancer des dates qui, au final, ne seront pas tenues. Ces promesses sont souvent point de discorde conduisant à des tensions et c'est ce que vit présentement l'université de Ziguinchor. Face à la fermeture du campus, les étudiants ont reçu le soutien de leurs camarades des autres régions qui ont déploré la situation. C'est le cas de l'université Gaston Berger de Saint Louis, l'université du Sine-Saloum, de Thiès et autres. Cette fermeture risque de se généraliser car les étudiants ne comptent pas laisser ce temple fermé un peu plus longtemps. Autre répercussion, cette situation risque aussi de conduire à une session unique qui risque d'être préjudiciable au monde estudiantin.