En visite officielle en Angola, le président américain s'est entretenu, le 3 décembre, avec son homologue João Lourenço. Au cours des échanges, Joe Biden a évoqué des investissements dans le secteur des énergies renouvelables et des télécommunications, avant de se rendre au Musée national de l'esclavage.
Durant leur rencontre, le chef d'État angolais a tenu à rappeler que les relations entre Luanda et Washington remontent à la guerre froide et n'ont pas toujours été amicales. À l'époque, les Etats-Unis soutenaient l'Unita, le principal parti d'opposition angolais, tandis que l'URSS finançait le parti aujourd'hui au pouvoir, le MPLA.
« Notre passé conflictuel, qui remonte à la guerre froide, est maintenant révolu. C'est aussi un point de bascule dans nos relations, qui sans l'ombre d'un doute, connaîtront de nouvelles dynamiques à partir d'aujourd'hui. On espère travailler ensemble pour attirer des investissements directs vers l'Angola et on espère ouvrir des opportunités de commerce pour les investisseurs angolais aux États-Unis », a-t-il indiqué
Joe Biden, en fin de mandat, s'est dit fier d'être le premier président américain à visiter l'Angola, ne cachant pas son intérêt pour le pays et le continent. « Les États-Unis sont entièrement avec l'Afrique, et avec l'Angola. Mon administration a déjà investi plus de trois milliards de dollars en Angola. Le futur du monde est ici en Afrique. », a fait savoir Joe Biden.
S'exprimant au Musée national de l'esclavage de Luanda, le président américain a aussi annoncé une nouvelle aide de plus d'un milliard de dollars, répartie sur 31 pays, « pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques ».
L'Afrique australe fait face depuis plusieurs mois à la pire sécheresse jamais enregistrée, liée au phénomène climatique El Nino, affamant des millions de personnes. Joe Biden a qualifié la traite des esclaves de « péché originel » qui « a hanté » les États-Unis. Au XIXe siècle, l'Angola a fourni un grand nombre d'esclaves dans la traite en direction des Amériques.
Joe Biden se rendra sur le terminal du port du Lobito, l'extrémité ouest du corridor du même nom. Celui-ci traverse l'Angola pour relier la côte Atlantique à la République démocratique du Congo(RDC), et permettra d'acheminer des minerais et autres ressources naturelles à travers l'Atlantique.
C'est dans ce cadre que le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a séjourné en Angola. À cette occasion, une réunion bilatérale entre Félix Tshisekedi et Joe Biden est également prévue. Les États-Unis tiennent particulièrement à la réalisation de ce projet du corridor de Lobito, qui représente une des pièces maîtresses de la coopération régionale et internationale en Afrique centrale et australe.
Selon Tina Salama, porte-parole de Félix Tshisekedi, plusieurs activités sont au programme de ce court déplacement : une visite d'usine, une inspection du port de Lobito, ainsi qu'un mini-sommet regroupant la RDC, l'Angola, la Zambie et les États-Unis. D'autres sources indiquent que la Tanzanie est également invitée.
Ce projet est important pour la RDC, qui espère maintenir l'engagement américain même après le départ de Joe Biden de la Maison Blanche. Ce voyage de Félix Tshisekedi en Angola devrait être bref, mais il ouvre la voie à une série de discussions importantes, notamment autour des tensions entre Kinshasa et Kigali dans le cadre du processus de Luanda. Une réunion tripartite entre Tshisekedi, Lourenço et Kagame est annoncée pour le 15 décembre à Luanda.