Les résultats du NCE ont suscité des réactions vives au sein de la classe syndicale. Face à une baisse du taux de réussite cette année, les syndicalistes expriment leurs préoccupations, d'autant plus que cette régression s'inscrit dans un contexte marqué par divers défis depuis le début de l'année.
Pour Yugeshwur Kisto, président de la Government Secondary School Teachers' Union (GSSTU), plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour expliquer cette baisse. «Ces résultats en recul par rapport à l'année précédente appellent à une analyse approfondie. L'impact persistant de la pandémie de Covid-19, qui a bouleversé les méthodes d'enseignement traditionnelles, reste une cause majeure. De plus, les défis socio-économiques croissants affectent la concentration et l'accès aux ressources éducatives. Enfin, il est peut-être temps d'adapter nos méthodes pédagogiques aux nouvelles réalités de l'apprentissage.»
Il appelle à une mobilisation nationale. «Nos enseignants sont les piliers de notre système éducatif. Nous devons renforcer leur soutien, améliorer leurs conditions de travail et investir massivement dans leur formation continue. Les étudiants ont du potentiel, et il est de notre devoir collectif de créer un environnement propice à leur réussite.»
Arvind Bhojun, président de l'Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), partage également ses préoccupations. Il estime que l'Extended Programme doit être repensé, comme l'a suggéré le ministre de l'Éducation, Mahend Gungapersad. «Malgré l'introduction des examens en continu, les résultats révèlent des lacunes importantes. Ce programme nécessite une refonte en profondeur.»
De manière générale, il souligne que cette baisse de performance doit mener à une réflexion sur l'ensemble du système éducatif. «Même dans le mainstream, on sent que les élèves stagnent. Il est temps de faire un constat approfondi. Depuis l'introduction du PSAC et du NCE, une réflexion s'impose sur les réformes nécessaires pour accompagner nos enfants vers le succès. Le modèle actuel de type one size fits all n'est plus adapté. Nous devons envisager un nouveau curriculum, avec une approche différente pour enseigner et évaluer, en introduisant des matières adaptées aux besoins des élèves.»
Concernant Rodrigues, il rappelle que des problèmes d'approvisionnement en manuels scolaires ont impacté la performance des élèves. «Cela a nui à l'encadrement qu'ils auraient dû recevoir.» Malgré tout, les deux syndicalistes saluent les efforts des collégiens et rendent hommage à la ténacité des enseignants, qui ont fait preuve d'un grand dévouement tout au long de l'année scolaire.