L'Airports of Mauritius Limited Employees Union (AMLEU), représentée par son négociateur Narendranath Gopee, a exigé le départ des nominés politiques encore en poste lors d'une conférence de presse tenue hier à Port-Louis. Narendranath Gopee n'a pas mâché ses mots en dénonçant la gestion de l'ancien gouvernement, notamment au sein de l'Airports of Mauritius Limited (AML).
Il a particulièrement pointé du doigt l'influence des nominés politiques, qu'il considère comme responsables de la situation désastreuse de l'entité. « Sous l'ancien régime, AML a été fortement pénalisée par des nominations politiques à des postes stratégiques. Ken Arian, un proche de la "Kwizine",= a grandement nui à la gestion de l'entreprise. Je salue toutefois sa décision de démissionner de son poste de Chief Executive Officer (CEO) avant d'être révoqué, » a-t-il déclaré.
Cependant, le syndicaliste a critiqué ceux qui refusent de quitter leurs fonctions : « Certains s'accrochent à leurs postes avec indécence. Si ces personnes ne partent pas rapidement, nous organiserons une manifestation pour exiger leur départ. »Narendranath Gopee a également évoqué l'achat controversé d'un hôtel à Rodrigues par AML, pour un montant de plusieurs millions de roupies. « Malgré les investissements importants dans sa rénovation, la question de sa rentabilité demeure. »
Le négociateur a par ailleurs pointé la responsabilité d'Airports Holding Limited (AHL), créée sous la direction de Ken Arian. « AHL a emprunté Rs 25 millions auprès de la Mauritius Investment Corporation, une dette aujourd'hui supportée par AML, ce qui explique la situation financière critique de la compagnie. » Il a également rappelé qu'AML a acquis des actions d'Air Mauritius pour la soutenir financièrement, ce qui a contribué à l'accumulation de ses dettes.
Pour redresser la situation, Narendranath Gopee a appelé à la nomination d'un CEO compétent, capable de restructurer AML et de la rendre à nouveau rentable. Le syndicaliste a interpellé le Premier ministre, Navin Ramgoolam, sous l'autorité duquel opère AML, pour initier cette transformation.Il a aussi souligné l'urgence de négocier les nouveaux "Terms and Conditions of Service" ainsi que les salaires des employés, alors que l'accord collectif actuel arrivera à échéance en décembre 2024.
Narendranath Gopee a exhorté le Premier ministre à lancer une enquête exhaustive sur la gestion passée d'AML. « Il est impératif d'identifier les responsables des dysfonctionnements et de faire toute la lumière sur les erreurs commises, » a-t-il conclu.Ce plaidoyer du syndicat marque un tournant décisif pour l'avenir d'AML, dans l'attente de mesures concrètes pour redresser cette institution clé de l'économie mauricienne.