Au Sénégal, le ministre de la communication a publié mardi matin une liste provisoire des médias autorisés à diffuser dans le pays. Les journaux, chaînes, sites et radios avaient été invités à s'enregistrer sur la plateforme en ligne « Déclaration Médias Sénégal », depuis août dernier. Parmi les recalés, plusieurs patrons de presse dénoncent un plan d'asphyxie de la presse par les nouvelles autorités.
Sur 380 dossiers de médias déposés, seuls 112 sont validés dans cette première liste : 10 chaînes de TV, 14 journaux, 17 radios, 10 radios communautaires, 6 Web TV et 54 médias de presse en ligne.
Ils étaient plus de 500 à bénéficier du Fonds d'appuis du développement de la presse du Sénégal en 2023, c'est donc une diminution drastique. Les médias recalés ont encore jusqu'à vendredi pour se mettre en conformité avec le Code de la presse et redéposer leur dossier. Seuls les médias autorisés bénéficieront des aides publiques... Les autres seront interdit d'impression ou de diffusion.
Parmi eux, la radio Zikfm et la chaîne Sen TV qui font partie du groupe D Media de l'opposant Bougane Gueye Dany. L'ancien candidat aux législatives dénonce des « enfantillages », une manoeuvre « vicieuse et petite » du ministère de la communication et affirme que le nouveau régime veut faire fermer son groupe.
Le journal Le Quotidien du patron de presse Madiambal Diagne, lui aussi dans l'opposition, est également absent de la liste. L'administrateur du journal Saliou Diagne explique n'avoir reçu aucune explication ni notification formelle, mais il n'est pas surpris : pour lui, il y a une sélection des médias et ces dispositifs sont faits pour asphyxier la presse. Il va tout de même déposer une nouvelle demande sur la plateforme en ligne « Déclaration Médias Sénégal ».
De son côté, le gouvernement assure depuis cet été que cet enregistrement est nécessaire pour assainir le secteur et rationaliser l'octroi des aides.