Aussitôt proclamée, aussitôt contestée. Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidate de la Swappo, a été déclarée présidente le 3 décembre par la commission électorale, avec plus de 57 % des voix dès le premier tour. Si cette victoire ferait d'elle la première femme à accéder à la fonction suprême en Namibie, les résultats sont dès à présent contestés par les partis d'opposition.
Le principal parti d'opposition, les Patriotes Indépendants pour le Changement (IPC), qualifie le scrutin de « chaotique ». Son leader, Panduleni Itula, a annoncé dès samedi son intention de saisir la justice pour tenter d'annuler l'élection. Il affirme vouloir « faire respecter la volonté des Namibiens » et dénonce un processus entaché d'irrégularités.
Il dénonce un processus qui a abouti, selon lui, à une « suppression du droit de vote ». Une allusion directe à la pénurie de bulletins observée durant le scrutin, mais aussi aux nombreuses défaillances techniques. Parmi celles-ci, la surchauffe des tablettes électroniques utilisées pour vérifier l'identité des électeurs et des « retards significatifs », qui ont forcé les autorités à prolonger le vote de trois jours, du jamais vu en Namibie.
Collaboration des partis d'opposition
Dans un communiqué, Panduleni Itula, ancien dentiste et avocat, a indiqué sa volonté de collaborer avec d'autres partis d'opposition pour enquêter sur ces dysfonctionnements. Il invite également les citoyens à documenter les irrégularités et à fournir des preuves.
Cependant, envisager une nouvelle élection serait complexe. Avec seulement 1,5 million d'électeurs, le pays a déjà eu du mal à organiser ce premier tour. L'opposition, de son côté, manque d'un réseau national solide pour préparer une éventuelle campagne.
Tous les regards se tournent désormais vers les observateurs internationaux, notamment ceux de l'Union africaine et de la SADC. Leurs rapports, attendus dans les prochaines heures, pourraient peser lourd dans les suites à donner à cette élection.