Le verdict est tombé pour Moustapha Diakhaté, dont le jugement a été tenu ce jeudi 28 novembre 2024, au tribunal de Grande Instance de Dakar, quelques jours après son placement sous mandat de dépôt. L'ancien président du groupe parlementaire BBY est condamné à deux mois de prison de fermes.
Une sentence que n'a pas manqué de commenter son avocat, Me El Hadji Diouf. Face à la presse, l'avocat déclare « le tribunal de grande instance de Dakar statuant en matière de flagrant délit, vient de condamner monsieur Moustapha Diakhaté à la peine de deux mois fermes pour avoir utilisé le mot "alkou" et l'expression pour ne pas dire le proverbe "gaalou doff dou teer" ».
Me El Hadji Diouf est d'avis qu'à ce sujet qu'il y a eu un problème de compréhension et un problème d'interprétation pour le parquet. Selon lui le mot "alkou" en wolof, c'est quelqu'un qui perd, mais pour le maître des poursuites, il tient à faire de "alkou" un mot injurieux, une insulte.
Toutefois, dans cette affaire qui ne connaitra pas sans doute si tôt son dénouement, la robe noire dit garder espoir puisque selon lui, « il existe dans notre arsenal judiciaire ce qu'on appelle le principe du double degré de juridiction, la possibilité de faire appel à chaque fois qu'on n'est pas d'accord avec une décision prise par un tribunal. »
« Et comme nous pensons que cette décision est erreur judiciaire, nous pensons que cette décision, elle est mauvaise. Nous critiquons, nous allons la déférer devant les instances supérieures, c'est-à-dire à la Cour d'Appel de Dakar », a-t-il annoncé avant de soutenir que
« Nous pensons que Moustapha Diakhaté qui ne mérite pas d'aller en prison, qui est un homme courageux va gagner devant la Cour d'Appel. »
Interrogé en outre par un confrère sur des déclarations qu'il a tenu lors de sa plaidoirie à savoir l'acte d'accusation a été modifié, Me Diouf confirme. « Il y a eu des changements parce qu'on voulait le charger. On voulait même retenir le délit d'offense au chef de l'Etat », a-t-il conclu.
Pour rappel, Moustapha Diakhaté avait été convoqué par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC), qui l'a entendu avant de le déférer lundi 25 novembre devant le parquet. Placé sous mandat le même jour, l'ancien parlementaire est poursuivi pour les délits suivants : « insulte commise par le biais d'un système informatique », « manoeuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique » et « troubles politiques graves ».