Madagascar: Les grands maux

Une fois de plus la journée internationale des personnes handicapées a été complètement occultée. Pas de célébration, ni discours ni manifestation. Les handicapés eux-mêmes ont dû faire des témoignages sur les réseaux sociaux à propos de leur combat pour se faire une place au soleil dans la société en général, dans le monde professionnel en particulier. Les personnes handicapées qu'on appelle aujourd'hui personnes en situation de handicap pour être moins cru et plus respectueux et digne, ont de plus en plus de difficultés pour trouver des écoles qui se soucient de leurs cas, des entreprises qui embauchent un demandeur d'emploi né aveugle, un postulant qui a des problèmes de mobilité, un diplômé souffrant de surdi-mutité...

Avoir un enfant handicapé signifie une galère pour toute une vie. Son éducation, ses études, son déplacement, son hygiène, son avenir... sont autant de problèmes que les parents doivent gérer au quotidien.

Jusqu'à maintenant les personnes en situation de handicap restent une paria dans la société. Il n'existe aucune commodité adaptée à leur situation dans la vie quotidienne. Elles ne bénéficient d'aucun traitement de faveur dans tous les secteurs de la vie. Même les places réservées aux personnes en situation de handicap dans les transports en commun ont disparu il y a longtemps. Aucune disposition spéciale n'est réservée aux personnes handicapées dans d'autres domaines. Ironie du sort, les handicapés sont les grands oubliés des élections. Alors qu'on a fait voter les détenus, qu'on procède aux ordonnances et aux jugements supplétifs, aucune attention à l'adresse de l'électorat des personnes handicapées n'a été constatée.

Pire, aucun candidat aux élections municipales ne mentionne le cas des personnes handicapées. Certes, le sort des personnes en situation de handicap ne relève pas directement des attributions d'un maire, mais elles font partie des habitants de la ville à l'instar des jeunes, des femmes, des détenus, des travailleuses de sexe, des homosexuels...Que fait-on par exemple des enfants atteints de maladie rare que l'on pousse dans un fauteuil roulant dans les rues de Tana pour mendier la charité des passants et dont le nombre est sans cesse croissant ?

Tout reste donc au niveau des intentions et de la décence des mots. Dans les ministères qui s'occupent de la population, de la santé ou de la jeunesse, parmi les nombreux services et directions, il n'y a aucun qui est dédié au cas des personnes en situation de handicap. On réalise ainsi la longue marche que les personnes en situation de handicap ont encore à faire pour espérer un jour jouir de leurs droits. C'est autant sinon plus que le temps qu'on a mis pour passer de la royauté à la démocratie. L'espoir fait vivre les personnes handicapées.

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